Le gouvernement syrien a montré «un intérêt constructif» au sujet du plan de l'ONU prévoyant un «gel» des combats à Alep, deuxième ville du pays, a affirmé mardi l'émissaire onusien Staffan de Mistura.

«Mes rencontres ici avec le gouvernement et avec le président (Bachar al-) Assad m'ont donné le sentiment qu'ils étudiaient très sérieusement et très activement la proposition de l'ONU», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Damas.

«La réponse initiale du gouvernement de Syrie (...) était de l'intérêt, de l'intérêt constructif», a-t-il ajouté.

«Ils attendent maintenant (le résultat) de nos contacts avec les autres parties prenantes, les autres organisations et la population, avec lesquelles nous allons parler afin de s'assurer que cette proposition progresse», a-t-il confié.

Lundi, le chef de l'État syrien avait «estimé que la proposition de l'ONU méritait d'être étudiée et qu'il fallait tenter de travailler dessus pour (...) rétablir la sécurité à Alep», ville divisée en deux depuis l'entrée des rebelles dans la ville en juillet 2012.

Le 30 octobre, l'émissaire de l'ONU avait proposé d'instaurer des zones de cessez-le-feu pour permettre la distribution de l'aide humanitaire dans ce pays déchiré par plus de trois ans de guerre.

Il avait alors estimé qu'Alep, métropole septentrionale et ex-capitale économique du pays, pourrait être «une bonne candidate» pour ce type de zone.

«Tous les Syriens ont besoin d'un exemple concret. C'est pourquoi nous sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait faire cette proposition» a souligné M. de Mistura.

Il a expliqué qu'Alep avait été choisi en raison de sa signification comme seconde ville du pays, siège des plus importantes industries et berceau culturel et historique.

«Alep est au bord de l'effondrement et nous devons faire quelque chose avant que cela ne se produise», a-t-il dit.

La ville est divisée entre secteurs loyalistes à l'ouest et secteurs rebelles à l'est. Ces derniers sont menacés depuis début octobre d'être totalement assiégés par l'avancée de l'armée, qui veut couper leur route d'approvisionnement au nord de la métropole.

Depuis fin 2013, l'armée de l'air du président Bachar al-Assad largue quotidiennement des barils d'explosifs sur les secteurs rebelles, malgré une résolution de l'ONU condamnant cette pratique.

M. de Mistura a insisté sur le fait que cette proposition de «gel» était «un plan d'action et pas encore un plan de paix». «Ce n'est certainement pas un substitut à une solution politique. C'est une incitation à aller dans cette direction», a-t-il dit.

Ses prédécesseurs, Kofi Annan et Lakhdar Brahimi, n'avaient pas réussi à mettre en application un cessez-le-feu en Syrie ni à lancer des négociations de paix pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 195 000 morts et déplacé plus de dix millions de personnes depuis 2011.