La coalition internationale a frappé des positions du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, dans le nord du pays, où un jeune djihadiste français aurait été tué dans un raid américain.

La lutte contre les djihadistes, en particulier le groupe État islamique (EI), a largement éclipsé la guerre entre le régime de Bachar al-Assad et les insurgés qui ne connaît aucun répit, avec encore 12 civils tués jeudi dans un bombardement de l'armée sur un quartier rebelle d'Alep.

Les raids de la coalition dans la province d'Idleb (nord-ouest) ont tué plusieurs djihadistes d'Al-Nosra ainsi que deux enfants, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

C'est la deuxième fois que la coalition prend pour cible ce groupe après de premières frappes le 23 septembre, au début des raids aériens en Syrie.

L'OSDH a fait état de «plusieurs raids après minuit visant un véhicule d'Al-Nosra dans la localité de Sarmada, ainsi qu'une position du groupe dans la ville proche de Harem», deux localités à l'ouest d'Alep et à moins de 10 km de la frontière turque.

Le Front Al-Nosra a confirmé les raids sur son compte Twitter, indiquant qu'ils avaient fait «des morts, en majorité des civils».

Le commandement militaire américain pour la région (Centcom) a pour sa part indiqué que l'armée américaine avait mené cinq frappes dans la nuit près de Sarmada contre des cibles du groupe Khorassan, lié au Front Al-Nosra.

La semaine dernière, les combattants d'Al-Nosra avaient infligé une défaite aux rebelles modérés soutenus par l'Occident en expulsant le Front révolutionnaire syrien de son fief dans la province d'Idleb. Ils avaient aussi pris une localité au mouvement Hazm, un autre groupe modéré de l'opposition.

Un djihadiste français tué dans un raid ?

Cette offensive a été vue comme un coup porté aux efforts américains de créer et d'entraîner une force rebelle modérée capable de combattre les djihadistes, mais aussi les forces de Bachar al-Assad, honni par les Occidentaux.

Le Centcom a cependant assuré que les frappes de la nuit n'avaient «pas été menées en représailles aux affrontements entre le Front Al-Nosra et l'opposition modérée syrienne».

Selon plusieurs médias américains, un membre important de Khorassan, le Français David Daoud Drugeon, a été tué lors d'une attaque menée par un drone américain dans le nord-ouest de la Syrie.

Drugeon a probablement été tué par un tir américain, a indiqué à l'AFP un responsable du Pentagone sous le couvert de l'anonymat.

Cet homme de 24 ans converti à l'islam était considéré comme un fabricant de bombes de très bon niveau par les spécialistes.

Les avions de la coalition ont aussi frappé jeudi le groupe Ahrar al-Cham, proche d'Al-Nosra, dans une zone proche du passage frontalier avec la Turquie Bab al-Hawa.

Ahrar al-Cham, qui a confirmé le raid sur Twitter, est la principale composante du Front islamique, la coalition de rebelles islamistes.

Nouvelles attaques au baril d'explosif

Ailleurs dans le pays, la coalition a poursuivi ses attaques contre l'EI, auteur de multiples exactions comme des enlèvements ou des décapitations, en menant trois raids contre ses positions à Tal Abyad, à la frontière turque, selon l'OSDH.

À Alep (nord), au moins 12 civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués lorsque des hélicoptères de l'armée ont largué des barils d'explosifs sur un quartier rebelle, selon l'OSDH.

Une vidéo du site touché diffusée par l'ONG montre des membres des services de secours transportant des brancards au milieu d'une épaisse fumée blanche.

L'armée a en outre repris à l'EI le champ gazier de Chaer dans la province de Homs (centre), selon la télévision syrienne officielle.

Au lendemain de la défaite des Démocrates aux élections de mi-mandat, le président Barack Obama a prévenu que l'engagement américain en Irak et en Syrie, où les troupes de combat américaines ne sont pas censées fouler le sol, pourrait bien se prolonger au-delà de la fin de son propre mandat, en janvier 2017.

Il va désormais se tourner vers le nouveau Congrès républicain pour définir plus précisément les contours de cette mission.

Le régime syrien, qui craint de voir Obama céder aux pressions croissantes pour attaquer les zones sous contrôle gouvernemental, a demandé à Moscou d'accélérer la livraison de missiles anti-aériens S-300, a indiqué le chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem.