Un ancien officier du renseignement français a rejoint les rangs du djihad en Syrie et a été la cible fin septembre d'une frappe américaine, affirment lundi plusieurs médias américains, ce qui a été démenti par Paris.

Cet ancien agent, dont l'identité n'a pas été dévoilée, a rallié l'organisation Al-Qaïda en Afghanistan puis en Syrie, assure le groupe de presse McClatchy, citant des sources anonymes de renseignement européennes. Selon McClatchy, propriétaire de 29 quotidiens américains, il s'agit d'une «défection sans précédent à ce niveau».

Un peu plus tard lundi, la chaîne américaine ABC a confirmé cette information en citant deux responsables américains du renseignement, eux aussi anonymes. «Un ancien espion de la France, qui avait déserté et rejoint Al-Qaïda, a été l'une des cibles des frappes américaines en Syrie le mois dernier visant à stopper le groupe terroriste de faire exploser des avions dans les ciels européen et américain», indique ainsi ABC.

Le ministère français de la Défense a démenti toute implication d'un ancien agent français. «Les informations parues au sujet de l'appartenance supposée de la personne en question aux services de renseignement du ministère de la Défense sont totalement et parfaitement erronées», a déclaré un responsable du ministère à l'AFP.

La Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE, renseignement extérieur) s'est refusée pour sa part à tout commentaire, de même que le ministère français des Affaires étrangères. «Nous ne commentons pas les rumeurs de presse», a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, lors d'un point de presse électronique.

Cet ancien militaire, expert en explosifs, figurait parmi les cibles des avions américains qui ont bombardé huit sites du front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, mais a «apparemment survécu», poursuit le groupe de presse McClatchy.

Il a potentiellement un rôle plus important, aux yeux des Américains, que le chef présumé du groupe Khorassan, également lié à Al-Qaïda, Muhsin al-Fadhli, qui aurait été tué dans ces bombardements, affirme-t-il encore.

ABC indique de son côté, citant deux responsables américains du contre-terrorisme, «que malgré les affirmations faites dans les réseaux sociaux par les membres d'Al-Qaïda, il n'y a aucune preuve que (Muhsin al-Fadhli) a été tué».

De même, poursuit la chaîne en citant un responsable du renseignement, «il n'y a aucune preuve que de hauts responsables de l'EI ont été tués dans les attaques aériennes quotidiennes» menées par les Américains et les pays de la coalition anti-djihadistes.