L'organisation de défense de droits de l'Homme a critiqué l'inaction du Conseil de sécurité de l'ONU, et notamment celle de la Russie et la Chine, deux membres alliés du régime de Damas, face à ces bombardements aériens qui ont fait 1655 morts dans la province d'Alep depuis février selon Human Rights Watch (HRW).

Le Conseil de sécurité doit débattre mercredi de l'application d'une résolution prise le 22 février appelant entre autres à l'arrêt de l'usage sans discernement des barils d'explosifs et autres armes dans les zones civiles.

«Les témoignages, l'analyse d'images satellitaires et des preuves photographiques obtenues par HRW montrent que les forces gouvernementales ont poursuivi, voire augmenté leurs bombardements sur Alep depuis la résolution du Conseil de sécurité», indique HRW dans un communiqué.

L'ONG note que «113 jours avant la résolution, HRW avait identifié au moins 380 sites ayant subi des dommages dans des secteurs tenus par des groupes armés» rebelles.

«Dans les premiers 140 jours après la résolution, HRW a identifié plus de 650 sites cibles de frappes dans les secteurs (rebelles d'Alep)», précise le communiqué.

HRW rappelle que les «barils d'explosifs» sont des bombes non guidées hautement explosives, fabriquées localement, à peu de frais et constituées généralement de gros barils d'huile, de cylindres à gaz ou de réservoirs d'eau qui ont été vidés de leurs contenus.

Ils sont ensuite remplis de puissants explosifs ainsi que de ferraille afin de renforcer l'effet de fragmentation, avant d'être larguées par des hélicoptères, principale arme du régime contre les rebelles dans la guerre qui les oppose depuis trois ans.

HRW a également condamné les rebelles pour leurs attaques «sans discernement», au moyen d'attentats à la voiture piégée et d'attaques au mortier, dans les zones tenues par le régime.

«Les barils d'explosifs, les attentats à la voiture piégée et les tirs au mortier tuent des milliers de Syriens (...) quel sera le prix à payer encore pour que la Russie et la Chine permette au Conseil de sécurité (...) de mettre en oeuvre» sa résolution?, demande HRW.

Moscou et Pékin ont bloqué à trois reprises des résolutions condamnant le régime syrien et le conflit a déjà fait plus de 170 000 morts depuis mars 2011.