Le délai pour le dépôt de candidatures pour la présidentielle syrienne du 3 juin a expiré jeudi, avec 24 postulants au total, dont le président Bachar al-Assad qui devrait sans surprise remporter ce scrutin controversé.

L'élection, tenue alors que le pays est ravagé par un conflit sanglant depuis trois ans, se déroulera uniquement dans les territoires contrôlés par le régime et a d'ores et déjà été qualifiée de «farce» par l'opposition et des pays occidentaux.

Le président de la Cour constitutionnelle suprême, Adnane Zreik, a annoncé la clôture du délai du dépôt de candidatures. La Cour suprême a jusqu'au 6 mai pour décider qui parmi ces 24 candidats est éligible.

Il s'agit théoriquement de la première élection présidentielle depuis plus d'un demi-siècle. M. Assad et son père Hafez, qui avait dirigé la Syrie d'une main de fer de 1970 à 2000, ont été nommés à l'issue de référendums.

Mais à terme, il ne restera en lice que deux candidats face à Bachar al-Assad, car la loi électorale précise que les postulants doivent obtenir la signature de 35 députés. Or il n'y a que 89 députés «indépendants» sur les 250 parlementaires, 161 appartenant au parti Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle.

À part le président syrien, les candidats, dont deux femmes et un chrétien, sont peu connus du public.

Le scrutin a d'ores et déjà été qualifié de «parodie de la démocratie» par l'opposition en exil et plusieurs pays occidentaux, dans un pays où la guerre a fait en trois ans 150 000 morts et contraint la moitié de la population à fuir leurs foyers.

Les autorités ont interdit le vote aux réfugiés sortis illégalement du pays, selon la commission électorale.