L'armée de l'air jordanienne a annoncé avoir détruit mercredi des véhicules militaires qui tentaient de pénétrer dans le royaume depuis la Syrie, mais les autorités de Damas ont assuré que ces véhicules n'appartenaient pas à leur armée.

«Des avions de combat des forces armées royales ont détruit aujourd'hui à 10h30 (3h30, heure de Montréal) plusieurs véhicules militaires qui tentaient de pénétrer en Jordanie depuis la Syrie», a indiqué l'armée jordanienne dans un communiqué.

«Les véhicules, camouflés, ont essayé d'entrer depuis un secteur au terrain accidenté. Les avions de combat ont lancé des tirs de semonce, qui ont été ignorés, les conduisant à détruire ces véhicules», a ajouté l'armée, en précisant qu'elle «ne tolèrera pas ce type d'actions».

Une source militaire jordanienne a précisé que «trois véhicules avaient essayé d'entrer dans le royaume près de Rouwaïched (nord)», dans le désert.

Une source militaire syrienne, citée par la télévision officielle, a affirmé que les véhicules visés «n'appartenaient pas à l'armée syrienne».

«Aucun engin militaire ni blindé appartenant à l'armée arabe syrienne n'a fait mouvement vers la frontière jordanienne», a souligné cette source.

Interrogée par l'AFP, une source de sécurité syrienne a dit de son côté ignorer si les véhicules appartenaient aux rebelles.

Des heurts ont eu lieu ces dernières semaines entre des gardes-frontières jordaniens et des hommes armés qui tentaient de pénétrer dans le royaume. Ces derniers ont été arrêtés.

Damas a accusé à plusieurs reprises les autorités jordaniennes de soutenir les rebelles combattant le régime de Bachar al-Assad, mais Amman rejette ces allégations et assure avoir renforcé ses contrôles à la frontière.

Le royaume affirme en outre avoir mis en prison plusieurs dizaines de personnes qui tentaient de rejoindre les forces de la rébellion chez son voisin.

Un tribunal jordanien a condamné mardi à cinq ans de prison trois ressortissants syriens accusés d'avoir tenté de faire passer en Syrie 36 détonateurs à distance pour le compte des rebelles, selon une source judiciaire.

Le conflit en Syrie a fait plus de 150 000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes. La Jordanie accueille sur son territoire plus de 500 000 d'entre eux.

Mi-mars, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait indiqué que quelque 600 Syriens traversaient chaque jour la frontière jordanienne.

Trafic d'armes

Le ministre jordanien de l'Information, Mohammad Momani, a affirmé à l'AFP que les véhicules visés mercredi matin par un raid de l'armée de l'air jordanienne à la frontière syrienne transportaient des trafiquants d'armes, qui ont «tous été tués».

«Les premières investigations montrent que (les personnes) se trouvant à l'intérieur des véhicules (...) essayaient de faire passer en contrebande des armes et d'autres choses», a déclaré M. Momani, également porte-parole du gouvernement.

«Ils ont tous été tués», a-t-il ajouté, sans préciser leur nombre.

Les personnes visées étaient «des trafiquants d'armes, qui cherchaient parfois à faire entrer aussi de la drogue», a indiqué de son côté un responsable militaire.

Amman a récemment indiqué que le trafic d'armes via sa frontière avait augmenté de 300% l'année passée.