Les États-Unis ont accusé mardi l'Iran d'épauler son allié syrien dans la répression meurtrière de civils syriens, à deux semaines d'une conférence de paix sur le conflit en Syrie à laquelle Téhéran n'est pour l'instant pas convié.

Le secrétaire d'État John Kerry doit rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov à Paris le 13 janvier pour discuter notamment d'une hypothétique participation iranienne à cette conférence dite Genève-2 qui doit commencer le 22 janvier en Suisse, a précisé par ailleurs le département d'État.

Mais «jusqu'à présent, l'Iran n'a rien fait d'autre que d'aider le régime (de Damas), de l'aider à faire venir des combattants étrangers, d'aider le régime à brutaliser le peuple syrien», a dénoncé la porte-parole du ministère, Jennifer Psaki.

Dimanche et lundi, M. Kerry lui-même et le département d'État avaient évoqué une «contribution en marge» des Iraniens à Genève-2, notamment via la participation de la mission diplomatique iranienne à Genève ou en tout cas à un niveau inférieur à l'échelon ministériel. Mais Il faudrait pour cela que Téhéran joue un «rôle positif» dans le dossier syrien en appelant par exemple Damas à cesser ses bombardements sur des civils, selon la diplomatie américaine.

Si les Iraniens «veulent dire au monde qu'ils cherchent sérieusement à obtenir un résultat positif, ils doivent prendre des mesures. Mais rien n'indique qu'ils ont envie ou intérêt à faire ces gestes», a déploré Mme Psaki.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a envoyé lundi des invitations pour la conférence de paix Genève-2 et l'Iran ne figure pas sur cette première liste d'une vingtaine de pays conviés.

L'ONU, qui souhaite une présence iranienne, avait précisé que cette épineuse question serait discutée par MM. Kerry et Lavrov. Les deux ministres doivent se voir à Paris lundi, a confirmé Mme Psaki, sans autres détails.

La conférence Genève-2 doit discuter d'un processus de transition politique en Syrie, selon les contours d'un règlement signé le 30 juin 2012 à Genève, mais jamais appliqué.

La conférence doit s'ouvrir à Montreux (Suisse) le 22 janvier sous la présidence de Ban Ki-moon et en présence d'une vingtaine de pays et se poursuivre à partir du 24 janvier entre les délégations syriennes sous l'égide du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi.

L'Iran et la Russie appuient le régime syrien, les États-Unis soutiennent une partie de l'opposition et de la rébellion.