Le chef du Front al-Nosra, branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie, a appelé à un cessez-le-feu dans les combats qui opposent dans ce pays les rebelles aux djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), combats qui ont fait en quatre jours 274 victimes.

«Cette circonstance malheureuse nous a poussés à lancer une initiative en vue de sauver la situation. Elle consiste à former un comité basé sur la loi islamique et composé de toutes les brigades importantes (...) à établir un cessez-le-feu (...) à procéder à un échange de prisonniers et à donner la priorité au combat contre le régime», a affirmé Abou Mohammed al-Joulani, dans un enregistrement audio posté mardi sur le compte twitter d'al-Nosra.

Depuis vendredi, de violents affrontements opposent trois coalitions rebelles à l'EIIL, un groupe originaire d'Irak et qui était jusqu'à récemment un allié de la rébellion face aux forces du président Bachar al-Assad.

Au moins 274 personnes ont été tuées en quatre jours de combats, a affirmé mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon cette organisation, 129 rebelles, 99 djihadistes de l'EIIL et 46 civils ont péri dans les combats.

Selon le chef d'al-Nosra, «certaines parties ont accepté ces propositions, d'autres ont subordonné leur accord à l'acceptation de la partie adverse et d'autres parties se sont défilées, mais l'offre telle qu'elle est, ou avec des modifications, est toujours sur la table pour sauver la situation», a-t-il dit.

Au moins 34 djihadistes étrangers, essentiellement membres de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL), ont été tués après des combats avec des rebelles dans le nord de la Syrie, a affirmé mardi une ONG.

«À la suite de combats avec les rebelles, 34 djihadistes étrangers, appartenant en majorité à l'EIIL, mais aussi à Jund al-Aqsa, ont été tués à Jabal Jawiya», a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon l'OSDH, ces djihadistes ont été exécutés par des rebelles au cours des derniers jours.

Depuis vendredi, de violents affrontements opposent trois coalitions rebelles à l'EIIL, un groupe originaire d'Irak et qui était jusqu'à récemment un allié de la rébellion face aux forces du président Bachar al-Assad.

Selon le chercheur de l'Institut français du Proche-Orient (IFPO) Romain Caillet, la grande majorité de ses chefs militaires sont des Irakiens ou des Libyens, ses chefs religieux sont plutôt des Saoudiens et des Tunisiens, tandis que les combattants sur le terrain en Syrie sont en majorité syriens.

Le Front al-Nosra, qui s'est constitué en janvier 2012 a refusé en avril 2013 la proposition faite par Abou Bakr al-Bagdadi, chef de l'État islamique d'Irak de fusionner pour former l'EIIL. Dans les combats actuels, le Front combat dans la majorité des cas avec les rebelles ou s'abstient de participer aux affrontements.

Abou Mohammed al-Joulani accuse l'EIIL «d'avoir mené sur le terrain une politique qui a été un facteur important dans le déclenchement du conflit», et regrette qu'il «n'ait pas été possible de trouver une solution fondée sur la loi islamique entre les principales brigades pour résoudre le conflit».

«Ceci a conduit à un très violent combat qui risque de nous coûter cher sur le terrain si ça continue, notamment les fronts d'Alep, pour les assiégés à Homs, les habitants de Damas et de la Ghouta», dit-il.

«Si le conflit n'est pas réglé, le djihad formé par les mouhajirines (combattants étrangers) et les Ansar (combattants locaux) risque de perdre beaucoup du terrain, le régime va pouvoir trouver un nouveau souffle alors qu'il était proche de l'effondrement et l'Occident et la rafidaine (chiites et alaouites) vont trouver un grand espace», met-il en garde.

Une série de meurtres similaires et d'enlèvements attribués par les militants à l'EIIL depuis l'été 2013 ont poussé des bataillons insurgés à déclarer une guerre ouverte au groupe extrémiste.