L'Armée syrienne libre (rebelles) a rejeté avec force jeudi la proposition russe prévoyant de placer les armes chimiques de la Syrie sous contrôle international, et demandé de juger les responsables du régime ayant «reconnu posséder» de telles armes.

«L'Armée syrienne libre annonce son rejet catégorique de l'initiative russe prévoyant de placer les armes chimiques sous contrôle international», a proclamé le chef militaire des rebelles, le général Sélim Idriss, dans une déclaration filmée et diffusée sur YouTube.

Après avoir menacé le régime syrien de frappes punitives pour une attaque chimique présumée, et cherché à s'assurer le soutien du Congrès pour les mener, le président américain Barack Obama a écarté pour le moment l'option militaire pour examiner l'initiative russe.

Cependant, le général Idriss a demandé à la communauté internationale de «ne pas se contenter de retirer (au régime syrien) l'arme chimique, l'outil du crime, mais de juger devant la Cour pénale internationale l'auteur du crime qui a reconnu clairement posséder cet outil et accepté de s'en défaire».

A l'initiative de la Russie, Damas a annoncé vouloir mettre son arsenal sous supervision internationale en adhérant à la Convention de 1993 interdisant ces armes. La Russie a transmis aux États-Unis un plan de contrôle des armes chimiques et ce dossier devait être discuté jeudi à Genève par les chefs de la diplomatie des deux pays.

Les Etats-Unis accusent le régime syrien d'avoir perpétré un massacre aux armes chimiques le 21 août près de Damas, tuant 1.429 personnes, selon le renseignement américain.

Le général Idriss a par ailleurs appelé les pays soutenant la rébellion à «augmenter les quantités d'armes» fournies aux combattants hostiles au régime de Damas pour leur permettre de «continuer à libérer le pays».

Il a exhorté ses combattants à «intensifier les opérations militaires dans toutes les régions du pays».

Dans le même contexte, la Coalition nationale syrienne (opposition) a réaffirmé, dans un communiqué, que l'initiative russe était une «manoeuvre politique destinée à faire gagner du temps» au régime du président Bachar al-Assad.

La coalition a souligné que la proposition russe ne serait acceptable que si elle prévoyait de «demander des comptes à ceux qui ont commis des crimes contre le peuple syrien» et uniquement si elle était promulguée sous le Chapitre VII de la Charte des Nations unies, prévoyant le recours à la force.

Elle a estimé que si «la réponse de la communauté internationale à la Syrie n'est pas efficace et effective, l'Iran, la Corée du nord et la milice du Hezbollah (libanais) vont la considérer comme un feu vert pour fabriquer et utiliser les armes chimiques».

Pour leur part, les Frères musulmans de Syrie, l'une des composantes de la Coalition nationale syrienne, ont déploré le fait que les frappes militaires aient donné lieu à «une transaction de bas étage avec ceux qui ont commis de sang froid le génocide aux armes chimiques».

Dans un communiqué, la Confrérie a affirmé son rejet de l'initiative russe et de «toute tentative de parvenir à un règlement avec le régime criminel» de Damas.

Elle a demandé à la communauté internationale de «sortir du flou politique et d'agir (...) pour empêcher (le président syrien) Bachar (al-Assad) de commettre d'autres massacres qui coûteraient la vie à des milliers d'innocents».