Le président des États-Unis Barack Obama a affirmé mercredi que la «crédibilité» de la communauté internationale était engagée en Syrie et qu'elle ne devait pas rester «silencieuse» face à la «barbarie» dans ce pays.

«Nous avons bien sûr discuté de la violence épouvantable qui est infligée aux Syriens par le régime de (Bachar al-) Assad, dont le recours effroyable à des armes chimiques il y a deux semaines», a déclaré M. Obama lors d'une conférence de presse avec le chef du gouvernement suédois Fredrik Reinfeldt à Stockholm.

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«Le premier ministre et moi-même sommes d'accord sur le fait que face à une telle barbarie, la communauté internationale ne peut pas être silencieuse», a ajouté M. Obama, pour qui «ne pas réagir à cette attaque ne ferait qu'augmenter le risque d'attaques supplémentaires et que d'autres pays utilisent ces armes».

M. Obama, qui avait parlé en août 2012 de «ligne rouge» à ne pas franchir par le régime syrien, a affirmé que c'était «le monde entier» qui avait fixé de telles limites en adoptant des normes interdisant le recours à des armes chimiques.

«Ce n'est pas ma crédibilité qui est en cause. La crédibilité de la communauté internationale est en cause, et la crédibilité des États-Unis et du Congrès est en cause», a insisté le président, qui a réclamé samedi des élus un feu vert à sa décision de principe de lancer des frappes en Syrie.

À ce titre, le président s'est dit persuadé que le Congrès voterait en faveur d'une telle résolution. «Je pense que le Congrès l'approuvera parce que (...) si la communauté internationale ne parvient pas à faire respecter certaines règles (...) au fil du temps, le monde deviendra un endroit moins sûr», a-t-il plaidé.

Le président a aussi reconnu que l'opinion publique pouvait trouver des similitudes entre la Syrie de 2013 et l'Irak de 2003. «Le souvenir persiste de l'Irak et des accusations d'armes de destruction massive, et les gens sont inquiets de l'exactitude de cette information» sur le recours à des armes chimiques, a-t-il dit.

«Gardez à l'esprit que je me suis opposé à la guerre en Irak. Et cela ne m'intéresse pas de répéter les erreurs du passé en fondant des décisions sur des renseignements incorrects», a-t-il assuré.

M. Obama, dont la visite sur les deux rives de la Baltique est placée sous le signe de la situation en Syrie, a aussi été interrogé sur les différends qui persistent entre lui et son homologue russe Vladimir Poutine, hôte du G20 de Saint-Pétersbourg où le président américain se rendra jeudi et vendredi.

M. Poutine a soutenu jusqu'ici sans réserve le régime syrien et Moscou a bloqué toute résolution contraignante contre la Syrie à l'ONU.

«Est-ce que je continue à espérer que M. Poutine changera d'avis sur certaines de ces questions? J'ai toujours espoir. Et je continuerai à lui parler parce que je pense qu'une action internationale serait bien plus efficace» en cas de collaboration de Moscou, a expliqué M. Obama.

«Et en fin de compte, nous pourrons mettre un terme aux morts bien plus vite si la Russie adopte une approche différente face à ces problèmes», a assuré le dirigeant américain.