Le président syrien Bachar al-Assad a prévenu encore une fois dimanche que son armée pouvait faire face à toute attaque, après le recul du président américain Barack Obama qui a repoussé la perspective d'une intervention en demandant au Congrès l'autorisation de frapper.

«La Syrie est capable de faire face à toute agression extérieure», a affirmé dimanche M. Assad. «Les grands perdants dans cette aventure, ce sont les États-Unis et leurs agents dans la région, en premier lieu l'entité sioniste», a ajouté le président syrien.

Son vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad a en outre estimé que M. Obama était «hésitant et confus» et a accusé le gouvernement français d'être «irresponsable» et de soutenir Al-Qaïda.

«Stopper la machine de mort»

«Le Congrès américain doit faire preuve de sagesse», a lancé M. Moqdad à Damas, après avoir de nouveau nié la responsabilité du régime dans l'attaque du 21 août.

En revanche, la Coalition de l'opposition syrienne a demandé aux membres du Congrès de «faire le bon choix» en autorisant une frappe contre le régime syrien, afin de «stopper la machine de mort Assad».

Alors qu'une action ciblée semblait imminente compte tenu de la détermination affichée par M. Obama et le président français François Hollande, le chef de l'État américain a dit samedi soir préférer consulter le Congrès.

La Chambre des représentants et le Sénat américains, en vacances jusqu'au 9 septembre, débattront chacun en séances plénières à partir de cette date, et les sénateurs voteront dans la semaine, s'est engagé Harry Reid, chef de la majorité démocrate.

Selon les services de renseignement américains, l'attaque du 21 août a fait 1429 morts, dont 426 enfants. Évoquant un bilan encore provisoire, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué samedi avoir recensé plus de 500 morts, dont 80 enfants.

L'ONU a pour sa part annoncé que les experts chargés d'enquêter sur l'attaque ne tireraient «aucune conclusion» avant le résultat d'analyses de laboratoire qui pourraient prendre jusqu'à trois semaines.

«Des échantillons de cheveux et sanguins se sont révélés positifs à des traces de gaz sarin», a assuré sur la chaîne NBC le secrétaire d'État John Kerry, précisant que ces informations étaient parvenues «dans les dernières 24 heures».

«L'Iran et la Corée regardent»

«Des dictatures comme l'Iran et la Corée du Nord regardent avec attention comment le monde libre va répondre à l'utilisation par le régime de Bachar al-Assad d'armes chimiques contre le peuple syrien», a souligné dimanche la coalition de l'opposition syrienne.

En visite à Damas, un responsable parlementaire iranien a prévenu dimanche que les intérêts américains seraient «menacés» si Washington lançait une frappe contre le régime syrien, allié de Téhéran.