Les livraisons prévues de systèmes sol-air sophistiqués S-300 russes en Syrie sont un facteur de «stabilisation» voué à dissuader tout scénario d'intervention extérieure dans le conflit, a déclaré mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

«Nous considérons cette livraison comme un facteur de stabilisation», a déclaré M. Riabkov devant la presse, interrogé sur la livraison prévue à la Syrie de ces systèmes capables d'intercepter avions et missiles guidés, et qui constituent un équivalent des Patriot américains.

«Des mesures de cette sorte dissuadent en grande partie certains esprits échauffés d'envisager des scénarios dans lesquels le conflit prendrait un tour international avec la participation de forces étrangères», a-t-il ajouté.

«Il est question d'une livraison d'armes défensives au gouvernement du pays, pour la défense des infrastructures et des armées contre le recours à des moyens dont, pour autant que je sache, les rebelles et les forces d'opposition ne disposent pas», a encore souligné M. Riabkov.

Israël promet de réagir

Israël «saura quoi faire» si la Russie livre des systèmes de défense anti-aériens de type S-300 à la Syrie, a prévenu mardi le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon.

«Les livraisons n'ont pas eu lieu, et j'espère qu'elles n'auront pas lieu. Mais, si par malheur, ils (les S-300) arrivent en Syrie, nous saurons quoi faire», a affirmé M. Yaalon à l'issue d'une réunion de la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement.

Selon la radio militaire, M. Yaalon faisait allusion à de nouveaux raids aériens que pourrait lancer Israël, comme il l'a déjà fait au début du mois près de Damas. Ces attaques visaient, selon des responsables israéliens, à empêcher des transferts d'armes au Hezbollah chiite libanais.

Moscou regrette la levée de l'embargo de l'UE



La Russie regrette la levée par l'UE de l'embargo sur les livraisons d'armes aux rebelles syriens, qui porte un «préjudice direct» aux efforts pour une conférence internationale, a déclaré mardi la diplomatie russe.

«Cela porte un préjudice direct à la possibilité d'organiser une conférence internationale», a dit le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, cité par l'agence Itar-Tass.

«L'embargo est levé en dépit de toutes les déclarations de l'UE en faveur d'un règlement basé sur la déclaration de Genève (de juin 2012), et en dépit de l'accord sur la nécessité d'organiser une conférence internationale sur la Syrie», a ajouté M. Riabkov.

«Cela va à l'encontre de la politique de l'UE elle-même», a-t-il ajouté.

«C'est une manifestation de deux poids deux mesures», a déclaré ce responsable de la diplomatie russe.

Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi soir à Bruxelles de lever l'embargo sur les armes pour les rebelles syriens.

Les 27 ont cependant convenu de ne pas livrer d'armes aux rebelles pour l'instant, pour ne pas nuire aux efforts de règlement politique.

L'initiative d'une nouvelle conférence internationale baptisée Genève-2 et rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l'opposition a été lancée début mai par les responsables des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry.

La question était au centre de nouveaux entretiens lundi soir à Paris entre le secrétaire d'État américain et le ministre russe, dont le pays est le principal soutien du régime de Damas.