L'ONU a réduit ses patrouilles sur le Golan depuis la capture de onze observateurs philippins par des rebelles syriens et craint de nouvelles défections au sein de la Force de l'observation du désengagement sur le Golan (FNUOD), ont indiqué mercredi des diplomates.

Des six pays qui fournissent les quelques 1100 hommes de la FNUOD -- Canada, Japon, Croatie, Autriche, Philippines, Inde -- les trois premiers ont déjà retiré leurs troupes en quelques mois.

Les Philippines sont en train de «revoir leur rôle dans les opérations de maintien de la paix dans le monde», a indiqué un porte-parole gouvernemental à Manille.

Selon un diplomate du Conseil de sécurité, l'Autriche, qui fournit désormais le contingent le plus important, est «inquiète pour la sécurité de ses soldats».

«Il y a un risque réel que la Force s'effiloche complètement», a estimé un autre diplomate du Conseil.

L'ONU a déjà renoncé aux patrouilles de nuit sur le Golan et a abandonné plusieurs positions particulièrement exposées, selon des diplomates.

La FNUOD «doit réévaluer sa manière de travailler pour assurer la sécurité des soldats mais aussi continuer à assumer ses missions essentielles», a déclaré à l'AFP Kieran Dwyer, porte-parole des opérations de maintien de la paix de l'ONU.

Il y a cependant, estime un diplomate, «une volonté très affirmée au sein du Conseil de préserver la FNUOD car celle-ci a une grande valeur symbolique et nous ne voulons surtout pas que le conflit syrien déborde sur Israël et déclenche un nouveau conflit sur le Golan».

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon doit faire la semaine prochaine au Conseil de sécurité des recommandations sur le sort de la FNUOD et une réunion extraordinaire des pays contributeurs de troupes pourrait se tenir prochainement. L'ONU veut «rassurer les pays contributeurs» et pourrait solliciter de nouveaux pays pour envoyer des soldats sur le Golan, selon le même diplomate.

La FNUOD, dont les membres sont équipés seulement d'armes de poing défensives, est chargée depuis 1974 de faire respecter un cessez-le-feu entre Israël et la Syrie. Le Golan est occupé en grande partie par Israël.

L'ONU se plaint régulièrement d'incursions de l'armée syrienne et des rebelles dans la zone de séparation sur le Golan.

L'an passé, cinq Casques bleus avaient été blessés alors qu'ils se rendaient à l'aéroport de Damas pour prendre l'avion. Un avocat canadien employé civil de la FNUOD est aussi porté disparu depuis fin février.

Un poste d'observation de l'ONU sur le Golan avait été visé dimanche par des tirs, qui n'ont fait aucun blessé.