Vingt et un jeunes sunnites de Tripoli, la capitale du nord du Liban, ont péri vendredi à Tall Kalakh, une ville syrienne frontalière où ils étaient venus combattre l'armée, ont indiqué un responsable local à Tripoli et un chef islamiste de la ville.  

«Des informations font état de la mort de 21 Libanais en Syrie», a indiqué à l'AFP le responsable local sous le couvert de l'anonymat.

Plus tôt, une source au sein des services de sécurité libanais avait fait état de «17 jeunes gens, passés en Syrie pour combattre avec les rebelles, et qui sont tombés dans un traquenard dans la province de Homs (centre) où ils ont tous été tués».

Cette source a précisé que 14 corps avaient été amenés par les troupes gouvernementales dans un hôpital syrien.

La région de Tripoli, à majorité sunnite, est largement acquise à la rébellion contre Bachar al-Assad, qui appartient à la minorité hétérodoxe alaouite.

Un chef islamiste de la ville a indiqué à l'AFP que «des jeunes gens, appartenant au courant islamiste, issus de différents quartiers de la ville, ont quitté ce matin (vendredi) Tripoli et ont été tués en tombant dans un piège à Tall Kalakh tendu par les forces du régime».

«Selon nos informations, ils auraient été exécutés sommairement et non lors d'un affrontement», a-t-il souligné.

Un militant islamiste du quartier pauvre de Bab al-Tebbaneh a indiqué que parmi les victimes, deux frères étaient originaires du quartier et que leur père était l'imam de la mosquée al-Nasser. Ce quartier est souvent le théâtre d'affrontements avec le quartier alaouite de Jabal Mohsen.

Vendredi soir, des tirs ont éclaté à Bab al-Tebbaneh et à Jabal Mohsen, a affirmé une source de sécurité à l'AFP, et l'armée se déployait massivement le long de l'avenue qui sépare les deux quartiers rivaux.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un groupe de 30 combattants se trouvaient à Tell Sarine sur la route menant à Tall Kalakh.

«Ils sont tombés dans un piège tendu par les forces du régime. Il y a eu des accrochages et les habitants de la région ont indiqué que le groupe avait totalement disparu, il était impossible de savoir s'ils sont morts ou ont été fait prisonniers», a indiqué l'ONG.

Des accrochages quasi-quotidiens opposent par ailleurs dans des villages syriens frontaliers du Liban des combattants chiites proches du Hezbollah à des rebelles anti-Assad, selon des habitants et des militants.

Le Hezbollah, puissant parti chiite armé, est le principal allié libanais du régime de Damas et est accusé par les adversaires du président Bachar al-Assad de combattre auprès des forces loyalistes en Syrie.