Des milliers de Syriens manifestaient vendredi, notamment dans la ville de Homs bombardée par l'armée, pour réclamer une «intervention militaire immédiate» des pays arabes et musulmans notamment, pour mettre fin à la répression sanglante du régime, selon des militants.

Un an après le déclenchement de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad, la communauté internationale, divisée, n'est pas parvenue à trouver une solution politique à la crise en Syrie où les violences ont fait vendredi au moins 15 morts.

«Le peuple veut une intervention militaire, la chute du régime et l'armement de l'Armée syrienne libre (ASL)», ont scandé des milliers de manifestants dans plusieurs quartiers d'Alep (nord), la deuxième ville du pays, selon Mohammed al-Halabi, porte-parole des comités de militants sur place.

Alep, jusqu'ici peu touchée par la contestation, connaît désormais d'importants rassemblements hostiles au régime.

Alors que d'autres manifestations ont eu lieu à Homs (centre) et à Deraa (sud) pour réclamer la chute du président Bachar al-Assad, la télévision d'État a diffusé des images d'un rassemblement en son soutien à Damas.

«Plusieurs quartiers de la ville meurtrie de Homs ont été bombardés par intermittence ce matin», a déclaré à l'AFP Hadi Abdallah, militant à Homs de la Commission générale de la révolution syrienne.

«Après les manifestations massives auxquelles les forces du régime ne s'attendaient pas, celles-ci ont violemment bombardé les quartiers de Bab Sbaa, Bab Dreib, Bab al-Jandali et Bab Tadmor ainsi que Hamidiyé, dans la Vieille ville, ainsi que les quartiers de Khaldiyé, Bayada et Deir Baalbeh», a-t-il précisé, ajoutant que «des roquettes étaient tombées sur le quartier de Qoussour».

La plupart de ces quartiers échappent au contrôle des forces du régime, qui ont repris le quartier de Baba Amr le 1er mars après quatre semaines de pilonnage, et étendu leur contrôle à d'autres parties de la ville.

Selon M. Abdallah, la ville de Rastane, proche de Homs, qui échappe au contrôle des forces gouvernementales, a elle aussi été la cible de bombardements.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la «situation humanitaire est très mauvaise» à Homs.

Les militants pro-démocratie avaient comme chaque semaine appelé à défiler vendredi à travers la Syrie, cette fois-ci sous le slogan «Intervention militaire immédiate des Arabes et des musulmans, puis du monde».

Ils réclament également une «zone d'exclusion aérienne» ainsi qu'une «zone tampon» au sol afin d'établir des couloirs humanitaires.

Vendredi, quinze personnes ont péri dans les violences à travers le pays selon l'OSDH, qui estime que 9000 personnes, en majorité des civils, ont péri dans les violences en Syrie depuis le début de la révolte.