L'armée syrienne a repris le contrôle d'Idlib au terme d'un assaut de quatre jours dans cette ville rebelle du nord-ouest de la Syrie, où les violences ont fait au moins 10 morts mercredi, ont indiqué des militants.

Depuis mardi soir, «il n'y a plus de combats, l'Armée syrienne libre (ASL) s'est retirée et l'armée régulière a pris d'assaut toute la ville d'Idlib et mène des perquisitions maison par maison» et poursuit ses arrestations, a affirmé Noureddine al-Abdo, militant local dans la ville.

«L'ASL a préféré se retirer. Tout le monde sait qu'elle est incapable de faire face à (la puissance de feu) de l'armée», a-t-il ajouté.

Selon lui, «les habitants qui ne sont pas parvenus à s'enfuir sont chez eux, et vivent dans la terreur, s'attendant à ce que les forces de sécurité fassent irruption chez eux. Ceux qui se sont enfuis l'ont fait dans la nuit, pour ne pas être repérés par les tireurs embusqués».

La reprise d'Idlib intervient deux semaines après celle de Baba Amr, quartier rebelle de la ville de Homs (centre) dévasté et meurtri par un mois de bombardements.

Selon les militants, le fait qu'Idlib n'ait pas autant résisté que Baba Amr s'explique notamment par le manque d'équipement: alors que les armes parvenaient en abondance à Baba Amr, en provenance notamment du nord du Liban frontalier de la province de Homs, cela n'a pas été le cas pour Idlib.

«Les rebelles d'Idlib ne recevaient pas d'armes. Ce dont ils disposaient, c'était essentiellement les armes que les déserteurs avaient amenées avec eux», indique M. Abdo.

Les combattants rebelles, essentiellement des déserteurs équipés d'armes légères et moyennes, répètent souvent qu'ils peinent face à l'artillerie lourde de l'armée.

Toutefois, ailleurs dans la province d'Idleb -une région montagneuse frontalière de la Turquie-, les violents combats et les bombardements se sont poursuivis mercredi notamment dans le district de Jabal al-Zawiya, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), faisant sept morts, dont cinq civils et deux rebelles.

Al-Watan a confirmé la poursuite de l'offensive de l'armée dans plusieurs localités de la province: à Maaret Masrine, Ariha, Maaret al-Noomane et à Jabal al-Zawiya où elle pourchasse les groupes armés dans les zones montagneuses.

Le régime de Bachar al-Assad assimile à du «terrorisme» la contestation populaire lancée il y a un an et réprimée dans le sang.

Ailleurs dans le pays, l'armée a mené de vastes perquisitions à Deraa (sud), berceau de la contestation contrôlé par l'armée, tuant deux civils par des tirs et arrêtant des dizaines d'autres.

Et à Qousseir, dans la province de Homs (centre), un civil a été tué par un tireur embusqué.

À Alep (nord), les forces de sécurité ont dispersé par la force quelque 500 avocats observant un sit-in au palais de justice en solidarité avec «les villes sinistrées» où le régime réprime la contestation, a indiqué un militant sur place. Selon lui, les avocats ont été battus et menacés avec des armes.