Les forces syriennes pilonnaient vendredi la ville rebelle de Homs, cible des bombardements «les plus violents» en 14 jours et où «des blessés attendent la mort», ont affirmé des militants à l'AFP.

«C'est incroyable, c'est d'une violence extrême. Homs n'a jamais connu ça. C'est en moyenne quatre roquettes tirées par minute», a affirmé Hadi Abdallah, membre de la Commission générale de la révolution syrienne, qui se trouve près de la ville de Homs (centre).

«En plus des quartiers de Baba Amr et d'al-Inchaat, ceux de Khaldiyé et de Bayyada sont pilonnés», aussi de manière intense, a-t-il souligné.

«Il y a des milliers de gens à Homs isolés du monde entier, c'est un crime de guerre», a poursuivi le militant, alors que la ville connaît une crise humanitaire. «Il y a des quartiers dont on ne sait rien. Moi-même, je ne sais pas si mes parents vont bien, je n'ai aucune nouvelle d'eux depuis 14 jours».

«C'est le bombardement le plus violent notamment sur al-Inchaat, Khaldiyé et Bayyada», a affirmé de son côté Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), faisant état de cinq morts à Homs.

Une vidéo diffusée par des militants sur l'internet montre un char tirant sur des habitations, et dans une autre, on entend les bombardements intenses sur la ville, surnommée la «capitale de la révolution».

Neuf corps non identifiés ont été retrouvés dans deux quartiers de Homs, a rapporté l'OSDH dans un communiqué.

Les forces du régime de Bachar Al-Assad bombardent la cité rebelle depuis le 4 février pour tenter d'y étouffer la contestation.

Selon Omar Chaker, militant à Baba Amr contacté via Skype, «les troupes continuent de bombarder de partout, mais hésitent pour le moment à entrer à Baba Amr. Elles se tiennent à la périphérie et avancent lentement. L'armée est perdante si elle mène une guerre urbaine».

Plusieurs quartiers manquent de vivres et peinent à communiquer avec le monde extérieur en raison des coupures des communications et d'internet.

«Impossible de sortir des maisons, ça serait du suicide en raison du bombardement et des snipers», affirme M. Chaker.

«Il y a eu 1800 blessés en deux semaines», indique de son côté le médecin al-Hazzouri à Baba Amr, joint aussi via Skype. «Il y a des blessés qu'on ne peut soigner en raison du manque d'équipements médicaux, d'autres qui souffrent en attendant leur mort».

Ailleurs en Syrie, un jeune homme a été tué à l'aube par des tirs de la sécurité près de Deir Ezzor (est) où des affrontements entre déserteurs et forces régulières ont fait en outre un mort parmi celles-ci, selon les militants.

Et à Zabadani, à 40 km au nord de Damas, des affrontements se déroulaient entre soldats et déserteurs. Des combats similaires ont eu lieu plus au sud, à Mayadine, a indiqué l'OSDH.

Depuis le début mi-mars d'une révolte hostile au régime, la répression a fait, selon des militants, plus de 6000 morts. Les violents bombardements de Homs interviennent au lendemain de l'adoption par l'Assemblée générale de l'ONU d'une résolution dénonçant la répression à une écrasante majorité.