L'OTAN a décidé mercredi de prolonger jusqu'à fin septembre la mission de l'Alliance atlantique en Libye, qui devait prendre formellement fin le 27 juin, a indiqué le secrétaire général de l'alliance dans un communiqué.

«L'OTAN et ses partenaires viennent de décider de prolonger notre mission en Libye pour 90 jours supplémentaires», a dit Anders Fogh Rasmussen dans un communiqué.

«Cette décision envoie un message clair au régime de (Mouammar) Kadhafi: nous sommes déterminés à poursuivre nos opérations pour protéger le peuple libyen», a ajouté M. Rassmussen.

«Nous allons poursuivre nos efforts pour remplir le mandat des Nations unies. Nous allons maintenir la pression pour s'assurer qu'il sera rempli», a-t-il dit.

«Notre décision envoie également un message clair au peuple libyen: l'OTAN, nos partenaires, la communauté internationale dans son ensemble sont à vos côtés», a-t-il ajouté.

«Nous sommes unis pour vous assurer que vous pourrez bâtir votre propre avenir. Et ce jour se rapproche», a conclu le secrétaire général de l'OTAN.

La décision a été prise par le Conseil de l'Atlantique Nord (CAN), l'instance dirigeante de l'OTAN, réuni mercredi à Bruxelles au niveau des ambassadeurs des États membres.

Inspirée des révoltes tunisienne et égyptienne, une insurrection a éclaté à la mi-février en Libye pour réclamer le départ du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 1969. Ce dernier a répliqué par une répression féroce.

Une coalition internationale procède depuis le 19 mars à des bombardements contre les forces du colonel Kadhafi dans le cadre d'une résolution de l'ONU visant à protéger les populations civiles. Le commandement de cette opération est assuré par l'OTAN depuis le 31 mars.

Sur le terrain, la situation semble figée malgré dix semaines de frappes intensives.

«On se trouve actuellement dans une situation de «pat» (ni vainqueur, ni vaincu, aux échecs, ndlr) en Libye et personne ne peut prédire quand l'opération de l'OTAN va s'achever», a ainsi confié un diplomate européen de haut rang s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

«Les efforts de médiation, avec la dernière mission en date du président sud-africain Jacob Zuma par exemple, n'ont pas permis de réaliser une percée, car Mouammar Kadhafi résiste», a-t-il remarqué.

«Plus les hostilités vont durer, plus il sera difficile d'obtenir une réconciliation en Libye et plus le risque de la partition du pays va grandir», a-t-il mis en garde.

L'alliance conduit ses missions sous le chapeau de l'opération «Protecteur unifié». Sa mission, définie par la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, est de faire respecter l'embargo sur les armes, la zone d'exclusion aérienne et de conduire les actions destinées à protéger les civils et les centres urbains.

Le mandat de l'ONU ne prévoit pas le déploiement de troupes au sol.

Le général canadien Charles Bouchard commande l'opération de l'OTAN depuis son Quartier Général de Naples (sud de l'Italie).

Selon un décompte officiel de l'OTAN publié mercredi, l'alliance a effectué 9183 sorties dites «de bombardement», dont seules 3489 se sont concrétisées par des frappes, le reste correspondant à des vols de surveillance et de localisation des forces adverses, entre le 31 mars et le 31 mai.