Le prédicateur égypto-qatari Youssef al-Qaradaoui, considéré comme l'éminence grise des Frères musulmans, a annoncé mardi sa démission du Haut comité des oulémas d'Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite qui s'est rangée contre le président égyptien déchu Mohamed Morsi.

«Je présente ma démission du Haut comité des oulémas au peuple égyptien» a annoncé sur son compte Twitter et sa page Facebook le prédicateur, qui n'a cessé de dénoncer ce qu'il considère comme un «coup d'État» en Égypte.

L'armée a destitué et arrêté le 3 juillet le premier président élu démocratiquement en Égypte, l'islamiste Mohamed Morsi, ce que ses partisans considèrent comme un coup d'État tandis que l'armée, qui dirige de facto le pays depuis, fait valoir qu'elle s'est appuyée sur des manifestations monstres, preuves selon elle que le président était désavoué par les Égyptiens.

Cheikh Qaradaoui s'est livré à une virulente attaque contre Al-Azhar, estimant que la direction de l'institution basée en Égypte avait été «saisie par la force des armes et mise au service du coup d'État militaire» dans ce pays.

Youssef al-Qaradaoui dirige l'Union mondiale des oulémas, basée au Qatar, pays du Golfe qui a été le principal soutien des Frères musulmans en Égypte, et qui continue de dénoncer l'intervention de l'armée pour écarter de la présidence M. Morsi, issu de la confrérie.

Le prédicateur avait obtenu la nationalité qatarie après avoir été déchu de sa nationalité égyptienne par le président Gamal Abdel Nasser pour son appartenance aux Frères musulmans. Il s'est illustré, lors de ses apparitions répétées sur la chaîne satellitaire Al-Jazeera, par ses encouragements aux soulèvements dans les pays du Printemps arabe.