Les hélicoptères et les chars d'assaut de l'armée égyptienne ont attaqué samedi de présumés repaires d'islamistes dans le nord du Sinaï.

Des résidants ayant vu défiler les longs convois de camions et de véhicules blindés ont déclaré qu'il s'agissait de la plus importante opération militaire à survenir dans la péninsule depuis des années.

Un représentant des forces de sécurité a affirmé que des dizaines de présumés activistes avaient été abattus ou blessés durant la mission au Sinaï, qui s'est déroulée deux jours après un attentat raté contre le ministre égyptien de l'Intérieur au Caire.

Des colonnes de fumée s'élevaient au-dessus des villes de Rafah et de Cheikh Zuweyid alors que les troupes établissaient un périmètre de sécurité afin d'empêcher les militants de s'échapper pendant que leurs collègues passaient la zone au peigne fin.

Le Sinaï, une péninsule qui relie l'Égypte à Israël et la bande de Gaza, a longtemps servi de refuge à des groupes d'activistes islamistes, dont certains inspirés d'Al-Qaida. Les attentats dans la région ont considérablement augmenté depuis que le président égyptien Mohammed Morsi a été chassé du pouvoir le 3 juillet, ce qui a poussé l'armée à lancer son offensive.

L'agence de presse officielle de l'Égypte, MENA, a rapporté que six hélicoptères militaires avaient été utilisés pour bombarder des caches d'armes et des véhicules de militants dans sept villages, une opération que les autorités ont décrite comme une «campagne pour détruire les repaires des terroristes».

MENA a ajouté que l'armée avait interrompu certains moyens de communication dans la zone afin d'empêcher les activistes d'échanger entre eux.

Selon le représentant des forces de sécurité, les troupes égyptiennes ont arrêté un certain nombre de militants, mais d'autres ont réussi à prendre la fuite dans la région montagneuse située au centre du Sinaï.

Par le passé, les islamistes ont eu recours à un vaste réseau de tunnels reliant l'Égypte à la bande de Gaza pour échapper aux autorités. Les militaires ont toutefois détruit 80% de ce réseau au cours des deux derniers mois, endiguant le flot d'armes, de combattants et de biens vers Gaza, qui fait l'objet d'un blocus imposé par Israël.