Le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a qualifié mardi soir d'«absurde» les propos du Premier ministre turc Reçep Tayyip Erdogan, pour qui Israël a orchestré la destitution du président égyptien Mohamed Morsi début juillet.

«Ces déclarations du Premier ministre turc sont absurdes», a dit à l'AFP un responsable de ce bureau, refusant de faire d'autres commentaires.

Les «propos du dirigeant turc ne méritent pas de réactions», avait auparavant déclaré à l'AFP un autre responsable israélien, qui a requis l'anonymat.

Les États-Unis ont estimé que les déclarations du M. Erdogan étaient très «agressifs, sans fondement et faux».

M. Erdogan a accusé Israël d'être derrière la destitution de Mohamed Morsi le 3 juillet dernier : «Vous savez ce qu'on dit en Égypte, que la démocratie ne se fonde pas sur les urnes. Qui se trouve derrière cela : Israël», a-t-il dit à Ankara pendant une réunion de son parti, issu de la mouvance islamiste, de la justice et du développement (AKP).

M. Erdogan a étayé sa thèse en affirmant que, dans un forum en France avant les élections de 2012 qui ont amené au pouvoir les Frères musulmans de M. Morsi, «le ministre (israélien) de la Justice et un intellectuel juif ont utilisé ces termes : +Même si les Frères musulmans remportent les élections, ils n'en sortiront pas vainqueurs, car la démocratie ne repose pas sur les urnes+».

Ces accusations ont cependant été fermement rejetées par l'Égypte, qui a souligné que ces affirmations n'avaient «pas de base factuelle».

Les déclarations de M. Erdogan surviennent alors que depuis des mois la Turquie et Israël tentent à la demande des États-Unis de normaliser leurs relations qui se sont brutalement dégradées à la suite de l'assaut israélien le 31 mai 2010 contre un ferry turc qui essayait de forcer le blocus autour de la bande de Gaza. Les négociations achoppent sur l'indemnisation des familles des neufs Turcs tués pendant ce raid.