Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme veut déployer des observateurs pour évaluer la situation sur le terrain en Égypte, a affirmé mardi une porte-parole à Genève.

«Nous demandons aux autorités égyptiennes de nous permettre de déployer des observateurs des droits de l'homme de manière à ce que nous puissions évaluer la situation sur le terrain», a déclaré la porte-parole.

Le Haut Commissariat veut collecter les informations sur la base de témoignages des organisations non gouvernementales et d'autres sources, a-t-elle expliqué.

«Nous restons alarmés par la poursuite de la violence en Égypte», a encore déclaré la porte-parole. «Les décès dans la nuit de dimanche de 36 détenus aux mains de la police sont très préoccupants et doivent faire l'objet d'une enquête complète», a-t-elle ajouté.

Évoquant l'arrestation de centaines de membres des Frères musulmans au cours de ces derniers jours, la porte-parole a rappelé que toute personne privée de sa liberté doit être traitée humainement et bénéficier de toutes les garanties juridiques offertes par le droit international.

Jeudi dernier, la Haute Commissaire aux Droits de l'Homme Navi Pillay avait demandé une enquête impartiale et indépendante sur les événements de la veille.

La veille, des centaines de personnes avaient été tuées dans les affrontements opposant le camp des fidèles au président islamiste Mohammed Morsi à celui des autorités égyptiennes. Il s'agirait d'un des combats les plus sanglants qu'ait connu le pays depuis plusieurs décennies.

Les Frères musulmans estiment que le nombre des morts dans leur camp est supérieur à 2000.

Les Nations Unies ont aussi demandé une enquête sur les morts des détenus islamistes tués par la police. L'ONU a aussi dénoncé l'embuscade contre un autobus de policiers, lundi dans la péninsule égyptienne du Sinaï, qui a abouti à la mort de 25 policiers.