L'association de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a demandé lundi au gouvernement égyptien de cesser d'utiliser des balles réelles contre les manifestants, contestant également le bilan des morts établi par l'armée depuis le début de la crise.

Utiliser des balles réelles à grande échelle n'est pas justifié et va à l'encontre du respect des règles internationales, estime l'association.

Alors que le nombre de morts augmente chaque jour, les militaires au pouvoir en Égypte devraient «d'urgence revenir» sur leurs ordres à la police quant à l'utilisation de balles réelles pour la protection des bâtiments publics, estime-t-elle.

Ce moyen létal devrait être utilisé «uniquement lorsqu'il y a strictement besoin de protéger des vies», ajoute Human Rights Watch.

«Cet usage excessif et injustifié de moyens létaux constitue la pire des réponses à la situation très tendue qui prévaut aujourd'hui en Égypte», estime le directeur de l'organisation au Proche-Orient, Joe Stork.

«Les militaires au pouvoir en Égypte devraient contenir les forces de police, afin d'empêcher le pays de sombrer dans davantage de violence. L'armée ne devrait pas encourager la police à utiliser toujours plus de moyens létaux», affirme Human Rights Watch.

L'assaut lancé par la police mercredi contre deux places du Caire, dont la place Rabaa al-Adawiya, occupée par les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi, «semble avoir fait au moins 377» morts, a recensé HRW, alors que le régime parle de 288 morts.

Pour établir ce bilan, Human Rights Watch affirme s'être basé sur des «documents de première main», des entretiens avec des personnels de santé, ainsi qu'une liste de victimes établie par le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux (Egyptian Center for Economic and Social Rights).