Le vice-président égyptien, le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, a présenté sa démission au président par intérim, après l'intervention sanglante des forces de l'ordre pour déloger les partisans du président destitué Mohamed Morsi de deux places du Caire.

«Il m'est devenu difficile de continuer à assumer la responsabilité de décisions avec lesquelles je ne suis pas d'accord et dont je redoute les conséquences», écrit-il notamment dans sa lettre au président Adly Mansour.

Il y déplore les morts «notamment parce que je crois qu'elles auraient pu être évitées».

«Malheureusement, ceux qui vont tirer profit de ce qui s'est passé aujourd'hui sont ceux qui appellent à la violence et à la terreur, les groupes extrémistes», poursuit-il.

Au moins 124 manifestants ont été tués sur la seule place Rabaa al-Adawiya, selon le décompte d'un journaliste de l'AFP sur place, et les partisans du président islamiste destitué par l'armée le 3 juillet multiplient les manifestations dans toute la capitale et d'autres grandes villes du pays.

L'ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et figure de l'opposition laïque avait été nommé début juillet vice-président responsable des relations internationales.

Nommé par l'opposition pour la représenter au sein de la transition, il était apparu à la télévision aux côtés du général Abdel Fattah al-Sissi, chef de la toute-puissante armée et nouvel homme fort du pays, lors de l'annonce de la déposition de M. Morsi.