Sept jours après la destitution par l'armée égyptienne du président démocratiquement élu Mohamed Morsi, Washington a estimé mercredi que le peuple avait «parlé», tout en se refusant à prendre davantage position.

«Il est clair que le peuple égyptien a parlé», s'est contentée de répondre mercredi à la presse la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki, à la question de savoir si les États-Unis considéraient encore l'islamiste Mohamed Morsi comme le président légitime.

«Il y a un gouvernement intérimaire en place, cela va ouvrir la voie à la démocratie, nous sommes confiants. Et nous sommes en contact avec de nombreux acteurs sur le terrain», a-t-elle ajouté.

Mme Psaki a souligné que quelque 22 millions de personnes avaient signé une pétition appelant au retrait de M. Morsi. «Cela représente un grand nombre de gens se disant inquiets de la façon dont le pays est gouverné», a-t-elle concédé.

La diplomate a assuré que le cas de M. Morsi - qui n'a plus été vu en public depuis son arrestation par l'armée le 3 juillet - avait été soulevé par les responsables américains en contact avec les autorités égyptiennes par intérim. Elle n'a toutefois pas précisé si les États-Unis avaient réclamé la libération du président déchu - dont ils avaient applaudi l'élection l'an dernier, qualifiée de «libre et juste».

Depuis sa destitution, l'administration de Barack Obama reste floue sur le fait de décrire la situation comme un «coup d'État». Les Américains se contentent de dire que leur seul objectif est d'aider le pays à revenir à un gouvernement stable, refusant à ce stade de prendre position pour une partie ou une autre, ou de couper leur importante manne financière à l'armée égyptienne.

«Nous condamnons fermement toutes les affirmations, dans la presse égyptienne ou ailleurs, selon lesquelles nous prenons position pour une partie ou une autre», a insisté Mme Psaki.