Le chef de l'armée égyptienne, Abdel Fattah al-Sissi, rencontrait mercredi le représentant de l'opposition Mohammed ElBaradei et des chefs religieux avant l'expiration à 14 h 30 GMT (10 h 30 à Montréal) d'un ultimatum de l'armée lancé au président Mohamed Morsi, selon une source militaire.

Les représentants du parti salafiste al-Nour et du Parti de la liberté et de la justice, vitrine politique des Frères musulmans dont est issu M. Morsi, contesté par une partie de la population, ont été également invités, mais ne se sont pas présentés au ministère de la Défense au Caire où se tiennent les tractations, a ajouté à l'AFP cette source.

Les discussions portent sur la «feuille de route» que l'armée a menacé de mettre en place à l'expiration à 14 h 30 GMT de l'ultimatum de 48 heures qu'elle a lancé lundi au président, a-t-elle précisé.

L'armée a annoncé qu'elle publierait un communiqué à une heure non précisée après l'expiration de l'ultimatum, alors que le pays traverse la crise politique la plus grave depuis la chute du régime Moubarak depuis 2011.

Entretemps, le général Sissi, également ministre de la Défense, tenait des discussions avec M. ElBaradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), désigné comme représentant de l'opposition.

Étaient également présents, le patriarche copte orthodoxe d'Alexandrie Tawadros II et le grand imam Ahmed Al-Tayeb d'Al-Azhar, principale autorité sunnite.

L'armée a sommé M. Morsi de «satisfaire les revendications du peuple», dont une partie manifeste en masse pour réclamer son départ depuis dimanche, sous peine de se voir imposer une «feuille de route» rédigée par les militaires.

Des représentants de Tamarrod (rébellion en arabe), un mouvement à l'origine des manifestations monstres contre M. Morsi, étaient également présents au ministère de la Défense, selon cette source.

Les chefs de l'armée égyptienne tenaient mercredi cette réunion d'urgence, quelques heures après que le président islamiste Mohamed Morsi a rejeté tout départ anticipé, comme réclamé par des manifestations monstres, a indiqué à l'AFP une source proche de l'armée.

Au début de la réunion, les chefs militaires ont juré de défendre l'Égypte au prix de leurs vies.

«Nous jurons devant Dieu que nous sacrifierons notre sang pour l'Égypte et son peuple, contre tous les (groupes) terroristes, extrémistes et ignorants», ont-ils affirmé dans une prestation de serment conduite par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, selon une source proche de l'armée.

Des éléments de la «feuille de route» envisagée par l'armée ont été publiés mercredi par le quotidien gouvernemental al-Ahram, laissant entrevoir une période de transition sous étroite supervision de l'armée.

Le projet, selon le journal, prévoit notamment la nomination d'un conseil présidentiel de trois personnes dirigé par le président de la Haute cour constitutionnelle, et une suspension de la Constitution pouvant durer jusqu'à un an.

Un gouvernement de technocrates apolitiques serait formé pour la période de transition sous «la direction d'un des chefs de l'armée», écrit le journal.