La justice égyptienne a ordonné mardi la réintégration du procureur général limogé par le président Mohamed Morsi, infligeant un revers au chef d'État islamiste contesté par des manifestations monstres.

«La Cour d'appel rend une décision définitive de réintégration d'Abdel Méguid Mahmoud (au poste de) procureur général», a indiqué l'agence officielle Mena.

M. Mahmoud avait été nommé du temps du président déchu Hosni Moubarak. Il était accusé par les militants de la révolte de 2011 d'être à l'origine de l'insuffisance des preuves présentées par le Parquet dans les procès des responsables de l'ancien régime.

Son limogeage en novembre par décret présidentiel et la nomination de son successeur, Talaat Abdallah, accusé d'être favorable aux Frères musulmans, avait renforcé le bras de fer qui oppose depuis son élection le président Morsi à l'appareil judiciaire égyptien.

La décision de mardi intervient après que l'armée a lancé un ultimatum à M. Morsi et alors que cinq ministres, dont le chef de la diplomatie égyptienne Mohammed Kamel Amr, ont démissionné.

L'armée a donné lundi soir 48 heures au chef de l'État pour «satisfaire les revendications du peuple», au lendemain de manifestations massives à travers tout le pays pour exiger le départ du président issu des Frères musulmans, élu il y a tout juste un an.