Le président égyptien Mohamed Morsi a renoncé dimanche à un conflit frontal avec le pouvoir judiciaire au sujet d'une loi qui entraînerait la révocation de milliers de juges, proposant un sommet pour apaiser les tensions entre pouvoir exécutif et judiciaire.

Lors d'une rencontre avec des juges dimanche, M. Morsi a accepté de présider une réunion au sommet afin de dissiper les dissensions au sujet de la proposition de loi qui prévoit d'abaisser l'âge de la retraite des juges de 70 ans à 65 ans, ce qui concernerait environ 3000 juges en exercice, a indiqué son porte-parole.

M. Morsi s'est engagé à «adopter personnellement» les conclusions de cette réunion prévue mardi, et d'envoyer les amendements présentés au Parlement, a indiqué le porte-parole, Ehab Fahmy, dans un communiqué télédiffusé.

Le président égyptien s'est à maintes reprises retrouvé à couteaux tirés avec le pouvoir judiciaire depuis son élection en juin 2012, et ses partisans ont manifesté pour réclamer que la justice soit purgée des éléments loyaux à l'ex-président Hosni Moubarak, renversé par la rue début 2011.

Des tribunaux égyptiens ont à plusieurs reprises invalidé des décisions de M. Morsi, notamment un décret appelant à des élections législatives en avril et le limogeage controversé du Procureur général de la République qui avait été nommé sous Moubarak.

Les juges ont été le fer de lance d'une mobilisation contre le président islamiste en novembre, pour protester contre les pouvoirs élargis qu'il s'était attribués, plaçant notamment ses décisions hors d'atteinte de la justice. Ce décret a depuis été levé.