Le procureur égyptien a ordonné le retour de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak en prison après l'amélioration de son état de santé, près d'un mois après son transfert dans un hôpital militaire du Caire à la suite d'une attaque cérébrale, a annoncé un communiqué officiel.  

Le procureur Abdel Meguid Mahmoud a « ordonné le transfert de l'ex-président Hosni Moubarak de l'hôpital militaire de Maadi à la prison de Tora après l'amélioration de son état de santé », a indiqué ce communiqué.

Le 19 juin, des sources médicale et militaire avaient indiqué que le président déchu se trouvait dans le coma et avait dû être placé sous assistance respiratoire. Il avait alors été transféré à l'hôpital des forces armées à Maadi, dans la banlieue de la capitale.

L'état de M. Moubarak avait fortement décliné après son incarcération le 2 juin à la suite de sa condamnation à la prison à vie. Des sources de sécurité avaient alors fait état de dépression aiguë, de difficultés respiratoires et d'hypertension.

M. Mahmoud avait décidé le 4 juillet de former un comité d'experts médicaux pour statuer sur l'évolution de l'état de santé du raïs et celui-ci a conclu qu'il était « stable et considéré comme bon compte tenu de son âge, ce qui implique son retour en prison », selon le procureur général-adjoint Adel al-Saïd.

Le 27 juin, un responsable de l'hôpital militaire de Maadi avait indiqué à l'AFP que le moral de l'ex-homme fort de l'Égypte était au plus bas depuis la victoire du Frère musulman Mohamed Morsi à la présidentielle.

« L'ancien président a été profondément affecté par la victoire de Morsi à la présidentielle », a déclaré ce responsable, ajoutant sur la foi de rapports médicaux qu'il « était en dépression ». « Il tombe dans le coma et en ressort », avait dit ce responsable.

M. Moubarak a été condamné le 2 juin à la prison à vie pour la mort de manifestants durant la révolte qui l'a renversé en 2011. La répression de cette révolte a fait officiellement environ 850 morts.

Âgé de 84 ans, il était le premier des dirigeants emportés par le « Printemps arabe » à comparaître en personne devant un juge. Six anciens hauts responsables de la police ont été acquittés.

Ses deux fils, Alaa et Gamal, jugés en même temps que lui pour corruption, n'ont vu aucune condamnation prononcée contre eux, les faits de corruption les concernant ayant été considérés comme prescrits. Ils ont comparu de nouveau le 9 juillet pour une affaire de corruption.

Le successeur de M. Moubarak, Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a été investi le 30 juin. Il est devenu depuis le premier islamiste à accéder à la présidence de l'Égypte, dont les quatre précédents chefs d'État étaient tous des militaires.

Son arrivée au pouvoir marque un tournant dans l'histoire des Frères musulmans, fondés en 1928 et officiellement interdits en 1954, mais relativement tolérés sous Moubarak malgré les campagnes d'arrestations dont ils faisaient l'objet. M. Morsi lui-même a été emprisonné sous l'ancien régime.