Le président égyptien déchu Hosni Moubarak a été décrit comme un «dirigeant tyrannique» par le procureur qui était entendu mardi à son procès.

L'ancien chef d'État, qui a régné pendant trois décennies sur l'Égypte, était «un dirigeant tyrannique qui a cherché à céder le pouvoir à son fils cadet Gamal», a déclaré le procureur Moustafa Souleimane.

M. Moubarak «a répandu la corruption, ouvert la porte à ses amis et ses proches, et a ruiné le pays sans rendre de comptes», a-t-il poursuivi devant la cour.

Le président de la Cour, Ahmed Refaat, a ajourné le procès à mercredi, où l'accusation doit poursuivre ses arguments jusqu'à jeudi.

M. Moubarak, 83 ans, en détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire, a une nouvelle fois comparu allongé sur une civière.

Son procès a repris le 28 décembre dernier, après trois mois d'interruption.

Le raïs déchu est jugé dans le cadre de la recherche des responsabilités dans la répression du soulèvement contre son régime début 2011, qui a fait officiellement quelque 850 morts.

La cour cherche notamment à établir s'il a donné l'ordre de tirer sur la foule durant les événements. Il est passible de la peine de mort s'il est reconnu coupable.

L'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et six de ses conseillers sont jugés en même temps que M. Moubarak pour ces accusations.

M. Moubarak est également inculpé de corruption, des accusations qui visent aussi ses fils Alaa et Gamal, jugés en même temps.

Des policiers et des militaires se sont déployés autour du tribunal, installé dans une école de police de la périphérie du Caire.

L'ancien raïs est le premier dirigeant victime du «Printemps arabe» à comparaître en personne devant les juges.

Le procès s'est ouvert le 3 août dernier, avant d'être suspendu fin septembre en raison d'une demande de récusation du président de la cour, jugé partial par les avocats des parties civiles. Le magistrat a finalement été maintenu, permettant la reprise du procès.

Les témoignages de policiers recueillis publiquement à l'audience jusqu'à présent ont été globalement favorables à l'ancien chef d'État, laissant entendre qu'il n'y avait pas eu d'ordres de sa part pour ouvrir le feu sur des manifestants.