Peut-on souhaiter l'avènement d'une «vraie démocratie» en Égypte sans réclamer le départ d'Hosni Moubarak? C'est l'exercice d'équilibre périlleux auquel Washington a continué à se livrer hier.

Omniprésente sur les chaînes de télévision américaines, la secrétaire d'État Hillary Clinton a défendu la position de l'administration Obama en invoquant sur Fox News la nécessité d'une «transition ordonnée pour que personne ne vienne combler un vide, pour qu'il n'y ait pas de vide, mais plutôt un plan bien préparé pour l'avènement d'un gouvernement démocratique participatif».

«Nous demandons instamment au gouvernement Moubarak, qui est toujours au pouvoir, de faire ce qui est nécessaire pour faciliter ce genre de transition», a-t-elle ajouté sur CBS.

Tout en assurant que Washington ne plaidait pas «pour un dénouement précis», la chef de la diplomatie américaine a indiqué que les changements du personnel politique annoncés samedi par le président égyptien étaient «à peine le début de ce qui doit se passer».

Les dirigeants républicains du Congrès se sont dits en accord avec la position de l'administration Obama.

«Je n'ai aucune critique à formuler à l'encontre du président Obama ou de la secrétaire d'État Clinton à ce stade», a déclaré Mitch McConnell, chef de la minorité républicaine au Sénat, sur NBC. «Ils savent très bien que nous ne pouvons pas donner de conseils aux Égyptiens sur qui devrait être à la tête de leur pays. C'est hors de la portée des États-Unis. Et je pense que nous devons parler d'une seule voix dans cette crise.»

Le sénateur républicain d'Arizona, John McCain, a néanmoins exprimé la crainte que les États-Unis se retrouvent «du mauvais côté de l'histoire» à l'égard de l'Égypte. «J'aimerais que le président Obama prenne un peu plus d'avance» sur les événements, a ajouté l'ancien candidat présidentiel.