Les troupes progouvernementales libyennes ont affirmé avoir mené lundi un raid aérien contre un dépôt d'armes près de Tripoli aux mains d'une force rivale, au moment où des négociations pour une sortie de crise sont en cours au Maroc.

La coalition de milices appelée Fajr Libya et au pouvoir dans la capitale libyenne a confirmé ce raid, mais soutenu qu'il avait visé un camp de déplacés libyens et tué huit civils à Tarhouna (80 km au sud-est de Tripoli).

Il n'était pas possible dans l'immédiat de confirmer l'une ou l'autre version dans un pays plongé dans le chaos, avec deux autorités qui se disputent le pouvoir et les territoires.

Selon le colonel Ahmed al-Mesmari, porte-parole des forces armées relevant du gouvernement reconnu par la communauté internationale et siégeant à Al-Bayda (est), «le raid a visé un dépôt d'armes de Fajr Libya».

Après la frappe, «des miliciens de Fajr Libya ont attaqué la maison d'un officier de l'armée (...) et ont tué son épouse, sa fille, son fils et son frère et d'autres personnes qui étaient là», a en outre accusé le colonel.

Un responsable de sécurité à Tripoli, contrôlée par Fajr Libya qui y a installé un gouvernement parallèle et réactivé le Parlement sortant, a démenti ces accusations. Il a en outre affirmé que «le raid a visé un camp de déplacés et tué huit civils», en soulignant qu'il n'y avait pas d'armes dans ce camp.

Par ailleurs, le colonel Mesmari a affirmé que les forces armées avaient abattu un avion appartenant à Fajr Libya, à Al-Rajbane, à 170 km au sud-ouest de Tripoli.

Le responsable de sécurité à Tripoli a affirmé enquêter sur cette information.

Les médias proches des autorités internationalement reconnues ont fait état de la chute de cet avion et affirmé qu'un pilote avait été tué et l'autre capturé.

Les deux belligérants ont mené plusieurs raids aériens sur les bastions de la force rivale, dans le cadre de leur lutte pour le pouvoir.

Des négociations entre représentants des deux Parlements rivaux ont lieu au Maroc sous l'égide du représentant spécial de l'ONU, qui a dit espérer jeter cette semaine les bases d'un «accord final» sur un gouvernement d'union.

Après de précédentes attaques contre Fajr Libya, le Parlement qui lui est fidèle avait menacé de se retirer des négociations, avant de finalement décider de rester.