Les combats ont fait rage, dimanche, dans la deuxième plus grande ville de la Libye, Benghazi, alors que les forces loyales au gouvernement élu et reconnu internationalement ont tenté de récupérer les secteurs contrôlés par des extrémistes.

Un représentant des forces spéciales loyales au gouvernement élu a indiqué que l'opération dans les différents secteurs de la ville avait commencé tôt, samedi.

Cette source, qui souhaite demeurer anonyme parce qu'elle n'a pas l'autorisation de parler aux journalistes, a précisé que les forces aériennes étaient venues épauler les troupes au sol et que les combats se poursuivaient.

L'homme a ajouté qu'il espérait qu'il s'agissait d'un dernier combat, mais qu'il ne croyait pas que les violences prendraient fin dimanche, ajoutant que «les forces du mal ont encore le pouvoir, mais ce n'est qu'une question de jours».

Il a ajouté que deux membres de son unité avaient été tués au combat. Un employé de l'hôpital al-Jalaa, l'un des deux seuls hôpitaux en fonction à Benghazi, a dit qu'au moins 10 personnes avaient été tuées et que 23 autres avaient été blessées depuis samedi.

Le bilan devrait cependant s'alourdir. Des témoins ont raconté que des corps étaient éparpillés dans les rues du centre-ville de Benghazi, samedi, et qu'on entendait partout des cris et des sirènes d'ambulances.

Des résidants des secteurs touchés ont indiqué que l'armée avait pris le contrôle de plusieurs parties du district d'al-Leiti, considéré comme un château-fort des extrémistes. Ils ont ajouté que les troupes du gouvernement étaient visibles dans les rues du centre-ville.

L'an dernier, le général à la retraite Khalifa Haftar avait mené une offensive unilatérale contre les milices de Benghazi. Le 15 octobre, M. Haftar a officiellement joint les rangs du gouvernement élu. Depuis, ils ont réussi à reprendre le contrôle de presque toute la ville.

La violence des milices a plongé la Libye dans le chaos, moins de quatre ans après le renversement et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi.

La transition post-Kadhafi a été un échec, et deux gouvernements et parlements rivaux - chacun appuyé par différentes milices - ont dirigé les régions est et ouest du pays. Le parlement élu n'a jamais pu siéger convenablement en raison de la prise de la capitale, Tripoli, par des milices islamistes et tribales. Ce parlement a été forcé de travailler dans la ville de Tobrouk, dans l'est, tandis que le parlement d'avant les élections s'est autoproclamé légitime et est demeuré à Tripoli.