Treize gouvernements, dont les États-Unis et la France, ainsi que l'ONU et l'Union européenne, ont appelé lundi à un «cessez-le-feu immédiat» en Libye, un pays en proie au chaos et à l'anarchie institutionnelle.

Réunis dans un grand hôtel de New York avant l'Assemblée générale des Nations unies, cette dizaine de ministres des Affaires étrangères ont martelé dans un communiqué qu'il n'y avait «pas de solution militaire au conflit» en Libye, où deux gouvernements et deux Parlements sont en concurrence.

Les 13 gouvernements étrangers, parmi lesquels Washington, Paris, Rome, Londres, Le Caire, Alger et Abou Dhabi, ont «appelé toutes les parties (au conflit) à accepter un cessez-le-feu complet et immédiat».

Cette réunion avait été organisée par le secrétaire d'État américain John Kerry «afin d'apporter un peu de cohérence dans la réponse de la communauté internationale à ce qui se passe en Libye», a expliqué un diplomate américain.

D'après ce responsable du département d'État, l'Algérie, qui partage une longue frontière avec la Libye, a accepté d'accueillir des pourparlers sur la crise libyenne dans les prochaines semaines afin de tenter de sceller une trêve.

Ce sera «un processus difficile», mais «tout le monde a reconnu (lors de la réunion de New York) que la communauté internationale aurait dû en faire davantage après la chute de Kadhafi» en octobre 2011, a encore souligné le diplomate américain.

«Il est donc de notre responsabilité de tenter et de faire tout notre possible pour rétablir la paix là-bas», a-t-il plaidé.

Plus tôt lundi, la mission de l'ONU en Libye (UNSMIL) avait proposé la tenue le 29 septembre d'une réunion de dialogue pour mettre fin à l'anarchie institutionnelle. Dans ce pays en proie au chaos, deux gouvernements et deux parlements concurrents se disputent actuellement la légitimité politique.

La Chambre des représentants et le gouvernement d'Abdallah al-Theni sont reconnus par la communauté internationale mais sont contestés par une coalition de groupes armés, notamment islamistes et de la ville de Misrata (à l'est de Tripoli), qui ont pris le contrôle de Tripoli après avoir conquis l'aéroport aux dépens des milices pro-gouvernementales de la ville de Zenten (au sud-ouest de la capitale).