Un procureur général et cinq membres des services de sécurité ont été assassinés en moins de 24 heures dans quatre attaques séparées dans l'est de la Libye, en proie à une série de violences, a-t-on appris de sources hospitalière et judiciaire.

«Le procureur général de la région d'al-Jabal al-Akhdhar, à l'est de la ville de Benghazi, a été tué samedi dans l'explosion de sa voiture dans la ville de Derna», a indiqué à l'AFP une source judiciaire de cette ville, sous le couvert de l'anonymat.

Selon cette source, un engin explosif fixé à la voiture du procureur Mohamed Al-Naass est à l'origine de la détonation.

Samedi soir, deux policiers de la circulation ont été abattus dans la ville voisine de Benghazi, chef-lieu de l'est libyen, selon une porte-parole de l'hôpital al-Jala de Benghazi, Fadya al-Barghathi.

Selon une source de sécurité, les deux hommes ont été tués par des balles tirées par des inconnus.

Par ailleurs, deux membres des forces spéciales ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi par des individus à bord d'une voiture qui ont tiré lors de leur passage à un point de contrôle tenu par l'armée, a indiqué plus tôt Mme al-Barghathi citant des témoins.

«Le troisième corps, reçu vendredi soir par l'hôpital, est celui d'un lieutenant-colonel de la police municipale, Chérif al-Ajili, tué par une balle au niveau de la tête», a-t-elle ajouté.

Cette recrudescence de violence coïncide avec une vaste opération de déploiement de l'armée et de la police dans cette ville, en prélude à la mise en place d'un plan de sa sécurisation.

Les forces de sécurité font régulièrement ce genre de démonstration de force, sans que cela ne dissuade les auteurs d'attaques.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011 après un conflit de huit mois, l'Est libyen est régulièrement le théâtre d'assassinats. Plus d'une centaine d'officiers de l'armée et de la police, ainsi que des juges, ont été visés jusqu'à présent.

Le gouvernement intérimaire peine à mettre sur pied une armée et une police, et fait régulièrement appel aux ex-rebelles qui avaient combattu l'ancien régime pour rétablir l'ordre dans le pays. Mais le pouvoir central a perdu le contrôle sur ces groupes qui font désormais la loi.