La production de pétrole en Libye a chuté à 250 000 barils par jour (b/j) contre près de 1,5 million en temps normal, à cause de mouvements de protestation et de problèmes logistiques, ont annoncé des responsables à l'AFP lundi.

«La production est estimée actuellement à 250 000 barils par jour», en baisse de plus de 80 % par rapport à la production en temps normal, a déclaré lundi à l'AFP un responsable de la Compagnie nationale de pétrole (NOC), Mohamed al-Harairi.

En outre, la réouverture du terminal al-Harriga (est), d'une capacité de 110 000 b/j, annoncée par le gouvernement pour lundi, n'a pas pu avoir lieu pour des raisons de logistique, selon ce responsable.

Le premier ministre Ali Zeidan avait annoncé mercredi la reprise au «plus tard lundi» des activités du port, bloqué depuis plusieurs mois par des protestataires.

Selon M. al-Harairi, «la crise a été réglée comme l'a annoncé le gouvernement. Deux cargaisons de brut sont prêtes pour l'exportation» mais «des procédures de marketing avec les clients retardent le début des exportations du brut».

D'autres terminaux sont eux encore inutilisables: des gardes des installations pétrolières bloquent depuis fin juillet les terminaux pétroliers de Zueitina, Ras Lanouf, et al-Sedra.

«La crise dans les terminaux pétroliers se poursuit et la situation est totalement bloquée», a confirmé lundi le président de la commission de crise du Congrès général national (CGN) Abddelwaheb al-Gaied.

Et la production n'a toujours pas repris dans le puits pétrolier d'al-Charara (330 000 b/j), bloqué depuis le 28 octobre par des habitants de la région d'Oubari (sud), a indiqué M. al-Harairi.

Les habitants protestent contre leur marginalisation et réclament une plus juste répartition des revenus pétroliers.

Ces troubles dans l'industrie pétrolière ont causé des pertes estimées à quelque 13 milliards de dollars, selon les autorités libyennes.