Le calme était revenu dimanche à Benghazi, dans l'Est libyen, où les Forces spéciales étaient déployées au lendemain de combats meurtriers entre des militaires et un groupe armé, ont indiqué des sources sécuritaires et des témoins.

«Des soldats des Forces spéciales ont été déployés dans la ville alors que des patrouilles sillonnaient les rues qui avaient retrouvé leur calme», a déclaré un témoin sur place, après la mort samedi de six soldats dans des combats.

Le premier ministre Ali Zeidan et son gouvernement étaient attendus dimanche à Benghazi pour discuter avec les autorités locales des problèmes de sécurité dans la ville, a annoncé une source au sein du cabinet sous couvert de l'anonymat.

Le Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays, a décidé de son côté de reporter l'élection de son nouveau président en remplacement de Mohamed al-Megharyef qui a démissionné après l'adoption d'une loi d'exclusion politique des anciens collaborateurs du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi.

Intervenant samedi soir à la télévision, le Mufti de la Libye cheikh Sadok Gharyani a appelé «les habitants de Benghazi à garder leur calme, à faire preuve de sagesse et à s'unir dans cette phase critique que traverse le pays».

Il a invité «le Congrès général national et le gouvernement à ouvrir rapidement une enquête afin de mettre fin à cet engrenage de violence».

Le président de la chambre d'opérations mixte de sécurité à Benghazi, le général Mohamed Chérif, a annoncé  que «les services spécialisés ont identifié les assaillants (...) et que certains parmi eux ont été arrêtes», sans autres détails.

Samedi, les Forces spéciales avaient accusé des extrémistes islamistes d'avoir mené les attaques.

Des affrontements à l'arme automatique avaient opposé dans la nuit de vendredi à samedi des soldats et des groupes armés près du QG des Forces spéciales de l'armée et dans le quartier al-Lithi sur la route de l'aéroport, faisant six morts et cinq blessés parmi les soldats.

Ces heurts sont intervenus une semaine après des affrontements meurtriers entre des manifestants antimilices et une brigade d'ex-rebelles dans cette ville, berceau de la contestation qui a renversé le régime Kadhafi.

Benghazi, deuxième ville de Libye, a été le théâtre ces derniers mois de plusieurs attaques contre des intérêts occidentaux et d'assassinats de responsables de la sécurité, attribués souvent à des islamistes extrémistes dont le fief se trouve dans l'est du pays.