L'Assemblée nationale libyenne a adopté mardi une loi criminalisant la torture, le rapt et la discrimination dans un pays en proie à une insécurité persistante et objet régulièrement de critiques pour des violations des droits de l'Homme, a déclaré à l'AFP une source parlementaire.

«Le Congrès général national (CGN-assemblée) a adopté à la majorité la loi criminalisant la torture, le rapt et la discrimination», a indiqué Ibrahim al-Faryani membre de l'assemblée pour l'Alliance des forces nationales, un parti d'obédience libéral.

«Il s'agit d'un pas important vers l'instauration des droits de l'Homme et le respect des libertés», a-t-il indiqué, affirmant que cette loi «garantira désormais la dignité du citoyen libyen et renforcera les libertés individuelles dans le pays».

En février, la commission des droits de l'Homme de l'Assemblée nationale libyenne a critiqué la situation des droits de l'Homme dans le pays, faisant état d'enlèvements, d'assassinats et d'un recours «quasi-systématique» à la torture par des milices.

La commission a souligné la nécessité «d'enquêter et de punir tous ceux qui sont impliqués (dans ces violations des droits de l'Homme), de manière à instaurer un sentiment de sécurité et de justice chez le peuple libyen».

Auparavant, Human Rights Watch (HRW) avait estimé que la Libye était «toujours en proie à de graves violations des droits de l'Homme, y compris les arrestations arbitraires, la torture et les décès en détention, près d'un an et demi» après la chute de Mouammar Kadhafi, tué peu après son arrestation à Syrte, en octobre 2011.

La plupart des détenus sont des membres des forces de sécurité du régime déchu du colonel Mouammar Kadhafi, d'anciens responsables gouvernementaux, des présumés mercenaires étrangers ou des migrants subsahariens, selon HRW.

L'armée et la police n'étant toujours pas entièrement opérationnelles, des milices, souvent composées d'anciens révolutionnaires ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi, en profitent pour faire la loi dans le pays.