Le Royaume-Uni a lancé jeudi une mise en garde contre «une menace spécifique et imminente» visant les Occidentaux à Benghazi, et appelé les citoyens britanniques à quitter immédiatement cette ville côtière de l'est de la Libye en proie à une insécurité grandissante.

«Nous sommes maintenant au courant d'une menace spécifique et imminente contre les Occidentaux à Benghazi et demandons aux Britanniques qui sont là-bas en dépit de nos conseils de partir immédiatement», a annoncé le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.

«À l'heure qu'il est, nous ne pouvons pas faire de commentaire sur la nature de la menace», a ajouté le Ministère, précisant que «l'ambassade britannique à Tripoli est en contact avec les ressortissants britanniques dont elle a les coordonnées» pour leur demander de quitter Benghazi.

Mise en garde infustifiée, selon la Libye



«Rien ne justifie cette réaction. Il y a des points d'interrogation sur ce communiqué», a déclaré à l'AFPle vice-ministre de l'Intérieur libyen, Abdallah Massoud, qui a exprimé son «étonnement» devant le ton «très musclé» utilisé par Londres.

Depuis septembre 2012, Londres déconseille aux citoyens britanniques de se rendre en Libye, notamment à Benghazi, à l'exception de la capitale, Tripoli, et de quelques autres villes de ce pays d'Afrique du Nord.

Berceau de la révolution qui a renversé le colonel Mouammar Kadhafi en 2011, Benghazi a été récemment le théâtre de plusieurs explosions et d'une vague d'assassinats.

Ces actes de violence ont notamment ciblé des diplomates étrangers: le 11 septembre, un attentat contre le consulat des États-Unis a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur en Libye, Chris Stevens; le 12 janvier, le consul d'Italie a été la cible d'une attaque.

En raison de ces violences meurtrières, plusieurs missions diplomatiques et des organisations internationales comme les Nations Unies ont réduit ou cessé leurs opérations à Benghazi.

Ces attentats sont généralement attribués aux islamistes radicaux, sévèrement réprimés sous Mouammar Kadhafi et qui tenteraient de se venger de leurs anciens bourreaux.