Le patron de la lutte antiterroriste des États-Unis a qualifié mercredi de « terroriste » l'attaque du 11 septembre menée contre le consulat américain à Benghazi, tout en assurant qu'elle avait été menée « de manière opportuniste ».

Depuis une semaine, des responsables américains, officiellement ou sous le couvert de l'anonymat, multiplient les déclarations parfois contradictoires sur cette attaque armée qui a coûté la vie à l'ambassadeur Chris Stevens et à trois agents américains.

Interrogé par une commission du Sénat, le directeur du Centre de lutte antiterroriste (NCTC), Matthew Olsen, a déclaré que ses quatre compatriotes « avaient été tués au cours d'une attaque terroriste ». Il a toutefois précisé qu'il s'agissait d'une « attaque menée de manière opportuniste ».

« L'attaque a commencé, a évolué et a pris de l'ampleur des heures durant contre notre poste diplomatique à Benghazi », a expliqué le chef de l'organisation intergouvernementale de lutte contre le terrorisme.

La secrétaire d'État Hillary Clinton doit s'adresser jeudi à huis clos aux parlementaires, mais M. Olsen a prudemment évoqué des liens possibles avec le réseau d'Al-Qaïda.

« Nous avons des indications selon lesquelles des individus impliqués dans l'attaque pourraient avoir eu des liens avec Al-Qaïda ou avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) », a-t-il dit.

Selon la chaîne de télévision Fox News, qui cite des « sources des services de renseignement », un ancien détenu de Guantanamo, Sufyan Ben Qumu - transféré en Libye en 2007 et libéré un an plus tard - était impliqué dans l'attaque.

Il y a deux jours, le département d'État s'était refusé à parler « d'acte terroriste », préférant attendre « l'enquête complète » du FBI.

En revanche, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Susan Rice, avait affirmé dimanche que cette attaque n'était pas forcément « coordonnée » et « préméditée » et résultait plutôt d'un rassemblement « spontané devenu extrêmement violent » devant le consulat contre le film L'innocence des musulmans.

La Maison-Blanche avait indiqué « n'avoir aucune information laissant penser à une attaque planifiée ».

Il reste que, au lendemain de l'attaque, un responsable américain a privilégié l'hypothèse d'une opération coordonnée, les assaillants s'étant servis de la manifestation comme d'un « prétexte ». Des responsables du département d'État avaient parlé d'une « attaque complexe par des extrémistes libyens ».