Le président soudanais Omar el-Béchir a mis en garde dimanche les Libyens contre les partisans de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, «toujours présents, selon lui, à l'intérieur et à l'extérieur du pays», lors d'un rassemblement à Benghazi, dans l'Est de la Libye.

«Nous avons peur pour le peuple libyen. Les fidèles du régime de Kadhafi sont toujours présents. Ils en tiraient énormément profit (...) C'est eux qui ont pillé et accumulé l'argent libyen. Ils sont présents à l'intérieur et à l'extérieur de la Libye. Ils ont perdu leurs intérêts, donc faites attention à eux», a déclaré M. Béchir.

M. Béchir s'exprimait devant des responsables locaux et des représentants de la société civile à Benghazi, au deuxième et dernier jour de sa visite en Libye.

«Tous les Libyens croient que l'affaire a été classée par la chute de Kadhafi (...) mais ceci était une partie (...) La partie la plus difficile et la plus importante est de fonder un État à partir de zéro», a ajouté le président soudanais.

M. Béchir a été reçu samedi par les nouvelles autorités libyennes à Tripoli, où il a assuré que la chute du régime de Kadhafi était le «meilleur cadeau jamais offert au Soudan».

Cette visite de M. Béchir a cependant suscité des critiques, l'organisation Human Rights Watch (HRW) estimant que l'accueil réservé à ce «fugitif international» mettait en doute les engagements du Conseil national de transition (CNT) libyen en matière de justice.

Au Soudan, un «front révolutionnaire» de rebelles soudanais a demandé samedi à la Libye d'arrêter M. Béchir, conformément au mandat d'arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l'humanité commis au Darfour.