Des affrontements armés ont opposé mardi dans le centre de Tripoli des groupes d'ex-rebelles, faisant deux morts, a indiqué un commandant local.

Selon le commandant Massoud al-Kadar, qui dirige un groupe d'ex-rebelles à Tripoli, les affrontements se sont produits lorsque des combattants de Misrata ont attaqué son groupe à la suite de l'interpellation d'un homme saoul.

«Des membres du groupe ont arrêté un ex-rebelle de Misrata qui était saoul. Il est devenu violent et insultait les «thowars» (révolutionnaires) qui l'ont frappé pour le calmer», a expliqué le commandant Kadar.

L'ex-rebelle de Misrata a été relâché par la suite, «mais à notre surprise, un convoi de «thowars» de Misrata est arrivé avec des armes légères et lourdes.  Nous avons commencé à discuter avec eux, mais l'un d'eux a tiré, ce qui a déclenché les affrontements qui ont fait deux morts».

Des journalistes de l'AFP ont rapporté auparavant que des affrontements se déroulaient dans le centre de Tripoli près du bâtiment des renseignements de l'ex-régime de Mouammar Kadhafi et que des rafales d'armes étaient entendues.

Des témoins ont fait état de blessés sans en préciser le nombre et des ambulances faisaient la navette entre l'hôpital Zaouia et les lieux de ces heurts, a-t-on indiqué de même source.

Des tirs au canon anti-aérien étaient entendus. De nombreux ex-rebelles ont afflué sur les lieux, dont certains armés de lance-roquettes RPG, selon les journalistes de l'AFP. Le périmètre a été bouclé et fermé à la circulation.

Un porte-parole du ministère de l'Intérieur contacté par l'AFP s'est abstenu de tout commentaire.

Les nouvelles autorités libyennes peinent à dissoudre les milices armées des ex-révolutionnaires qui font la loi dans le pays depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi.

Plusieurs milices se sont installées dans des bâtiments officiels ou encore des résidences et fermes de responsables de l'ancien régime. D'autres tiennent des barrages dans des points stratégiques de Tripoli.

Ces milices disposent d'importants stocks d'armes légères et lourdes, puisés notamment dans l'arsenal de l'ancien régime.

Récemment, le ministre de l'Intérieur, Faouzi Abdelali, a annoncé à l'AFP un plan prévoyant l'intégration à court terme de 50 000 combattants ex-rebelles dans les forces de l'armée et les services de sécurité.