Le gouvernement de Stephen Harper soutient la volonté de la Libye de mener son propre procès pour crimes de guerre contre l'un des fils de Mouammar Khadafi, et ce même si Ottawa avait déclaré il y a à peine trois mois que le système judiciaire de ce pays ne répond pas aux normes.

Le bureau du ministre des Affaires étrangères John Baird a pris position jeudi sur une apparente controverse en lien avec la décision des autorités libyennes de procéder elles-mêmes au jugement de Saïf al-Islam Khadafi dans la foulée de sa capture, la semaine dernière.

Plus tôt en journée jeudi, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a fait savoir qu'il appuyait la démarche de la Libye de tenir un tel procès et a reçu des assurances en ce sens du leadership intérimaire.

Des groupes de défense des droits de la personne ont toutefois argué que le système de justice de la Libye n'est pas outillé pour gérer ce dossier, et ont plaidé en faveur d'un jugement de Saïf al-Islam par la CPI, à La Haye.

L'ambassadrice du Canada en Libye avait elle aussi critiqué le système judiciaire libyen, peu avant son témoignage devant un comité parlementaire à Ottawa l'été dernier, précisant qu'il n'était tout simplement pas à la hauteur.

Un porte-parole du ministre Baird s'est contenté de réitérer, dans un courriel envoyé jeudi en réponse à des questions concernant ce procès, que le Canada continuait de soutenir «la transition de la Libye vers une ère post-Khadafi».

Joseph Lavoie a indiqué qu'il revenait aux Libyens de décider de ce qui correspondait le mieux à leurs intérêts, tout en respectant les lois internes. Il a ajouté que le gouvernement conservateur s'attendait à ce que le procès libyen se déroule selon «la primauté du droit».