L'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, capturé et tué jeudi à Syrte, a été «tué par balles», a indiqué dimanche soir le médecin ayant pratiqué l'autopsie du dictateur, en refusant de donner plus d'informations et en précisant que son rapport n'était «pas fini».

Le numéro deux du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril, avait déclaré dimanche après-midi que le rapport d'autopsie rédigé après l'examen du corps de Mouammar Kadhafi concluait que l'ancien dirigeant libyen avait succombé après un échange de tirs.

«Mon rapport d'autopsie n'est pas fini», a dit de son côté, dimanche vers 22H00, le docteur Othman El-Zentani, chef du service national de médecine légal ayant autopsié Mouammar Kadhafi.

La mort de ce dernier est controversée, les nouvelles autorités libyennes martelant depuis le début la thèse d'un décès intervenu dans un échange de tirs, tandis que de nombreuses sources évoquent une exécution sommaire. Vendredi, avant même l'autopsie, M. Jibril avait déjà avancé cette version, se basant sur «le rapport du médecin légiste».

M. El-Zentani a indiqué dimanche ne pas pouvoir donner plus de précisions, car il «doit attendre le feu vert de (son) supérieur», le procureur général Abdelaziz Al-Ahsadi, pour en parler.

«J'ai autopsié Mouammar Kadhafi et (le ministre de la Défense du régime déchu) Aboubakr Younès Jaber la nuit dernière, et (le fils de l'ex-»Guide» libyen) Mouatassim la nuit d'avant», a expliqué le médecin légiste.

Les trois cadavres sont exposés dans une chambre froide d'un marché des faubourgs de Misrata (215 km à l'est de Tripoli), où les Libyens se succèdent par milliers depuis vendredi.

«C'était une autopsie standard complète, conforme à toutes les normes scientifiques et de l'Union européenne», a assuré M. El-Zentani.

«Leurs blessures nous ont indiqué combien de blessures par balles ils ont reçues. (...) Nous avons des réponses à toutes les questions», dont celle de savoir si Kadhafi est mort lors de combats ou a été exécuté, a-t-il ajouté.

«Nous parlons de mort par balles pour tous les trois», a précisé le légiste, sans vouloir donner plus de précisions.

Selon lui, «le feu vert (pour communiquer sur le sujet) sera donné dans les prochains jours», et «rien ne sera caché».