Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a indiqué jeudi que l'aviation française, sur demande de l'état-major de l'OTAN, avait «stoppé» le convoi au sein duquel se trouvait Mouammar Kadhafi, avant des accrochages au sol entre Libyens, aux termes desquels l'ancien leader est décédé.

Le convoi, «de plusieurs dizaines de véhicules», «a été stoppé dans sa progression alors qu'il cherchait à fuir Syrte, vraisemblablement pour Bani Walid, mais n'a pas été détruit par l'intervention française», a expliqué M. Longuet lors d'une conférence de presse à son ministère.

Des combattants libyens sont ensuite intervenus, détruisant les véhicules, desquels «ils ont sorti le colonel Kadhafi», a-t-il ajouté.

«Des informations ont été données d'une sortie en force d'un groupe très important de 4x4 -jusqu'à 80- qui cherchait à fuir Syrte», a affirmé le ministre.

Selon lui, un Mirage-2000 français «a été informé par l'état-major intégré (de l'OTAN) de la nécessité d'une intervention pour empêcher cette colonne d'avancer».

«Un tir français a eu pour objet de donner une semonce et d'empêcher la progression de cette colonne qui s'est divisée», puis «une fraction des véhicules a affronté une katiba (brigade, ndlr) du Conseil national de transition» (CNT), a-t-il poursuivi.

«Dans ces affrontements, des véhicules ont été détruits, des personnes blessées et tuées et parmi celles-là est apparu, après confirmation (...), qu'en faisait partie le colonel Kadhafi», a déclaré Gérard Longuet.

Interrogé sur la certitude qu'il s'agissait bien du leader libyen déchu, M. Longuet a ajouté: «C'est la certitude affichée par le CNT. Dans cette affaire libyenne, c'est à eux d'afficher cette responsabilité».

En début d'après-midi, l'OTAN avait annoncé dans un communiqué que des avions de l'Alliance avaient frappé des véhicules des forces pro-Kadhafi à environ 8h30 (2h30 heure du Québec) dans les environs de Syrte.

L'Organisation n'avait toutefois pas précisé si, à sa connaissance, Mouammar Kadhafi se trouvait dans ce convoi de véhicules «qui menaient des opérations militaires et présentaient une menace claire pour les civils».

Gérard Longuet a lui affiché sa conviction que le colonel Kadhafi n'avait pas été tué dans l'intervention aérienne de l'OTAN.

«La mission de l'aviation était strictement d'arrêter la progression (du convoi). L'accrochage au sol a concerné des éléments libyens sans intervention extérieure», a-t-il souligné.

Comme on lui demandait si la mort de l'ancien dictateur marquait la fin de l'engagement français en Libye, M. Longuet a répondu: «il faut le souhaiter».

«Le dispositif a vocation à être démonté le plus rapidement possible dès lors que les populations ne sont plus menacées, et c'est manifestement ce qui va être constaté dans les jours qui viennent».

«Mais nous sommes allés ensemble, dans le cadre d'une coalition, nous partirons ensemble dans le cadre de cette coalition», a-t-il ajouté.

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait auparavant estimé que l'opération de l'OTAN, entamée le 19 mars dernier, serait terminée à partir du moment où le CNT proclamerait la libération du territoire libyen.

Cette annonce d'une libération totale sera faite au plus tard vendredi, a avancé de son côté, de Tripoli, le chef de l'exécutif du CNT, Mahmoud Jibril.