L'OTAN a décidé mercredi de prolonger de trois mois son intervention militaire en Libye, où les combats se poursuivent contre les derniers bastions des forces loyales à Mouammar Kadhafi, avec l'espoir de terminer au plus vite sa mission, a-t-on appris de sources diplomatiques.

La prolongation, attendue, a été décidée par le Conseil de l'Atlantique Nord (CAN), l'instance dirigeante de l'OTAN, réuni mercredi à Bruxelles au niveau des ambassadeurs des États membres.

«Cette décision technique a été acquise très rapidement, sans divergences de vues entre les membres», a indiqué une source diplomatique.

Entamée le 31 mars, la mission Protecteur unifié avait déjà été prolongée de 90 jours le 1er juin.

«Elle pourra être stoppée à tout moment au vu de l'évolution de la situation et de l'avis» des nouvelles autorités libyennes, a-t-on appris de même source.

Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, avait réaffirmé mardi à New York que l'Alliance atlantique allait «poursuivre sa mission, tant que les menaces sur les civils seront présentes, mais elle est déterminée à y mettre fin dès que les conditions le permettront».

«Les jours de l'ancien régime sont clairement comptés. Les récentes évolutions positives en Libye sont irréversibles», a-t-il ajouté, en qualifiant déjà de «succès» l'opération Protecteur unifié.

Depuis le début de la mission, le 31 mars, les avions de l'OTAN ont effectué 23 350 sorties, dont 8751 dites «de bombardement», le reste correspondant à des vols de surveillance et de localisation des forces adverses, selon les derniers chiffres de l'Alliance.

Le rythme de ces opérations a baissé ces dernières semaines au fur et à mesure de la progression des troupes du nouveau régime libyen, qui contrôlent la majeure partie du pays. Elles ont pris cette semaine les oasis de Sebha et de Waddan (sud), mais se heurtent à une forte résistance des forces kadhafistes à Syrte (360 km à l'est de Tripoli) et à Bani Walid (170 km au sud-est de la capitale).