Le comité des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé mardi la demande de Londres de débloquer 1,6 milliard de dollars d'avoirs libyens gelés afin d'apporter une aide humanitaire à Tripoli, a annoncé l'ambassadeur de Grande-Bretagne à l'ONU.

Le comité à donné son feu vert après avoir obtenu l'accord de la Chine, qui jusqu'à présent s'y opposait.

L'Allemagne souhaite débloquer environ un milliard d'euros (1,4 milliard de dollars) d'avoirs libyens gelés, tandis que Paris veut libérer quelque cinq milliards d'euros (7,2 milliards de dollars) pour financer une aide d'urgence à la reconstruction de la Libye.

Cependant, il n'était pas clair dans l'immédiat si le Conseil de sécurité avait donné son feu vert également à Berlin et Paris.

L'ambassadeur de Chine à l'ONU, un membre clé du comité des sanctions, a donné son accord après avoir reçu l'aval de Pékin, selon des diplomates.

En application des sanctions décidées à l'ONU contre le régime de Mouammar Kadhafi, les pays de l'Union européenne et les Etats-Unis ont gelé des milliards d'euros d'avoirs libyens depuis le début de l'année.

Le Conseil de sécurité a accepté jeudi dernier de débloquer 1,5 milliard de dollars d'avoirs libyens gelés dans des banques américaines.

Le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague s'est réjoui de la décision du comité des sanctions sur les avoirs détenus dans son pays.

Cette décision «représente un autre pas important vers l'attribution d'une aide nécessaire au peuple libyen», a déclaré M. Hague dans un communiqué diffusé au siège de l'ONU à New York.

«Cet argent, gelé en Grande-Bretagne après les sanctions imposées par l'ONU, servira à combler des besoins humanitaires urgents, à apporter de la confiance au secteur bancaire, à payer les salaires des fonctionnaires dans des secteurs clé et à libérer des liquidités dans l'économie», a-t-il ajouté.

La Ligue arabe a appelé «l'ONU et les pays concernés à débloquer les avoirs et les biens» de la Libye, selon un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche au terme d'une réunion extraordinaire des chefs des diplomaties arabes.

Le président du Conseil exécutif du Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rébellion libyenne), Mahmoud Gibril, était à la tête de la délégation libyenne présente à la réunion de la Ligue arabe.

Le numéro deux de la rébellion libyenne a insisté sur le fait que le CNT avait besoin de manière urgente d'une aide financière, mettant en garde contre «une instabilité» en Libye si les rebelles échouaient à rétablir les salaires et les services» dont la population a besoin.

Les rebelles libyens ont appelé mardi les derniers partisans de Mouammar Kadhafi à abandonner leurs fiefs avant samedi alors que les insurgés progressent par l'est et l'ouest vers Syrte, ville d'origine du «Guide» où il aurait pu trouver refuge.