Les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont tiré lundi un missile Scud depuis les environs de Syrte, bastion du régime et ville d'origine du dirigeant libyen, en direction de Misrata contrôlée par les rebelles, a indiqué mardi l'Otan, en dénonçant un acte «irresponsable».

Dans un premier temps, la porte-parole de l'Otan, interrogée par l'AFP, avait fait état du tir de trois missiles. Mais l'Alliance atlantique a ensuite revu à la baisse ce chiffre.

«De premières informations indiquaient que 3 missiles de type Scud pouvaient avoir été lancés, mais une analyse complémentaire n'en a confirmé ultérieurement qu'un», a indiqué un responsable de l'Otan, parlant sous couvert de l'anonymat.

Selon la porte-parole de l'Otan, Oana Lungescu, le missile a touché la région côtière de Misrata, «très probablement en mer ou sur la côte».

«Nous n'avons pas connaissance de dégâts ou de victimes» causés par ces tirs, a souligné la porte-parole, mais l'usage de tels missiles «est complètement irresponsable».

«Il s'agit d'armes de terreur» qui «représentent une menace pour les civils», a-t-elle dit.

Les rebelles libyens tiennent depuis la mi-mai le port de Misrata, situé à 200 km à l'est de la capitale Tripoli, après avoir repoussé une vaste offensive des pro-Kadhafi et subi deux mois de siège.

Certains de ces insurgés, venus par la mer, ont infiltré la capitale et participent aux combats qui s'y déroulent actuellement, selon la rébellion.

Déjà le 15 août, les États-Unis avaient affirmé que les forces pro-Khadafi avaient lancé un missile Scud sur des positions rebelles depuis Syrte, qui reste sous le contrôle des partisans du «guide» libyen Mouammar Kadhafi.

Il s'était écrasé dans le désert sans faire de victime, alors que selon un responsable américain il visait Brega, une ville située à 240 km au sud-ouest de Benghazi (est).

L'Otan a estimé mardi que «les forces pro-Kadhafi ont été affaiblies de manière significative» par l'intervention de l'Alliance atlantique dans les airs depuis cinq mois en Libye et par les offensives des insurgés.

«Mais elles représentent encore un danger», a souligné Oana Lungescu, alors que la confusion règne à Tripoli sur l'ampleur de l'avancée des rebelles dans la capitale libyenne. Seif al-Islam, l'influent fils de Mouammar Kadhafi, donné pourtant pour capturé par la rébellion, a fait en effet une apparition dans la nuit de lundi à mardi, renforçant les incertitudes sur les avancées réelles des rebelles.

«Il continue à y avoir des affrontements à Tripoli, la situation est très mouvante, nous continuons à surveiller ce qui se passe», a-t-elle dit, en affirmant que «la mission de l'Otan se poursuit conformément au mandat de l'ONU qui consiste à protéger la population civile».