Le sort de Seif al-Islam Kadhafi, un des fils du dirigeant libyen arrêté dimanche et recherché pour crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale, fera l'objet d'«un vote au sein du CNT», a déclaré à l'AFP le représentant de la rébellion libyenne à Paris.

«Le CNT (Conseil national de transition, organe politique de la rébellion) décidera de son sort, s'il sera transféré vers la CPI ou s'il sera jugé en Libye. C'est au Conseil de décider», a affirmé Mansour Sayf al-Nasr, l'envoyé spécial du CNT en France.

«Il y aura un vote au sein du conseil», a-t-il expliqué, rappelant que toutes les décisions importantes étaient soumises à un vote au sein de l'instance dirigeante de la rébellion.

Interrogé pour savoir s'il serait possible de juger Seif al-Islam en Libye à l'heure actuelle, il a répondu: «Non».

Il a ajouté qu'il ne pourrait être jugé en Libye «qu'une fois que les (nouveaux) tribunaux seront formés». Il pourra alors bénéficier d'un «procès équitable, avec une défense, avec des observateurs et avec la presse».

Seif al-Islam a été arrêté dans la capitale, mais M. al-Nasr a précisé ne pas savoir s'il s'y trouvait encore: «Je ne sais pas si, pour des raisons de sécurité, il a été transféré» ailleurs, a-t-il dit.

Deuxième fils du colonel Kadhafi et porte-parole officieux du régime, Seif al-Islam était souvent présenté comme le futur successeur de son père.

Considéré par le procureur de la CPI comme le «Premier ministre libyen de facto», il est accusé d'avoir joué un «rôle clé dans la mise en oeuvre d'un plan» conçu par son père visant à «réprimer par tous les moyens» le soulèvement populaire de février. La CPI a affirmé lundi qu'elle discutait avec les rebelles libyens du transfèrement de Seif al-Islam.

Mansour Sayf al-Nasr a précisé ignorer où se trouvait actuellement Mouammar Kadhafi, lui-aussi sous le coup de poursuites de la CPI.

Evoquant le sort de Mohamed, un autre fils de Kadhafi arrêté, le représentant du CNT a affirmé qu'il s'était «rendu aux révolutionnaires» et était «sous protection (des rebelles) à Tripoli».