Des associations ayant joué un rôle majeur dans la révolte contre le régime du colonel Kadhafi dans l'est de la Libye ont exigé mercredi le limogeage de plusieurs ministres du Conseil national de transition (CNT), après l'assassinat du chef d'état-major de la rébellion.

«Nous condamnons cet acte criminel et terroriste qui a choqué le peuple libyen et (...) a eu un impact négatif sur le moral des combattants sur les lignes de front», déclare dans un communiqué la «Coalition du 17 février».

Rallié à la rébellion après avoir été un pilier du régime Kadhafi, le commandant militaire du CNT, le général Abdel Fatah Younès, a été tué vendredi dans de mystérieuses conditions après avoir été rappelé du front pour un interrogatoire à Benghazi, la «capitale» du mouvement rebelle dans l'est du pays.

La «Coalition du 17 février» regroupe associations et organisations sociales impliquées dans le soulèvement populaire contre le régime de Mouammar Kadhafi à Benghazi, puis dans la mise en place des institutions rebelles du CNT.

Dans son communiqué, la coalition exige le «limogeage» d'Ali al-Essaoui, en charge des affaires internationales au CNT, qui a paraphé la demande d'arrestation, et du juge Joummah al-Jazoui al-Obeïdi, à l'origine de cette demande.

La coalition demande qu'une «enquête complète et indépendante» soit menée sur leur rôle dans «l'arrestation illégale et humiliante» du général Younès, intervenue à un «moment critique» des opérations militaires contre les forces pro-Kadhafi à Brega (est), où se trouvait alors l'officier supérieur.

La Coalition du 17 février, composée de nombreux juristes et avocats, exige également le limogeage du ministre de la Défense Jalal al-Digheily et de son vice-ministre Fauzi Aboukatif, qui «ont choisi de voyager en dehors du pays» après avoir été informés de l'arrestation de leur chef d'état-major.